Environnement : HELENE ET IRENA FONT LE PLEIN D’ENERGIE - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Environnement : HELENE ET IRENA FONT LE PLEIN D’ENERGIE

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Le 29 juin dernier, les délégations de 140 pays se sont retrouvées à Charm-El-Cheikh en Egypte pour procéder à la désignation du siège et du directeur général de l’IRENA. Derrière cet acronyme évoquant un prénom féminin se cache en fait le sigle anglophone de l’International Renewable Energy Agency, c’est-à-dire l’Agence internationale des énergies renouvelables. C’est justement cette consonance, non pas féminine mais anglo-saxonne, l’anglais étant en effet la seule langue de travail de l’organisation, qui a failli en éloigner la France qui s’est finalement ravisée pour signer à Bonn, en Allemagne, le 26 janvier dernier avec 74 autres pays, l’acte fondateur ce cette nouvelle institution. Initiative de l’Allemagne, du Danemark, où doit être signé en décembre prochain le protocole appelé à se substituer à celui de Kyoto, et de l’Espagne, l’IRENA, avec un budget annuel de 25 millions de dollars, aura pour mission de conseiller et de soutenir les pays industrialisés et en développement pour qu’ils augmentent la part des énergies renouvelables dans leur production d’énergie. Elle devra ainsi leur fournir des informations fiables et les aider à créer un environnement politique plus propice au développement des énergies renouvelables à savoir : le solaire, l’éolien, la biomasse, l’énergie des courants marins, la géothermie ou bien encore les biocarburants. Sans doute pour faire oublier sa réticence initiale, Jean-Louis Borloo, ministre français de l’écologie et du développement durable, présent en Egypte, n’a pas tari d’éloges sur la nouvelle organisation et la part prise par la France à sa création : « La France est fière d’être pays fondateur d’IRENA » a t-il- indiqué enchaînant « elle sera l’agence de la transition énergétique, de l’énergie du nouveau siècle, d’une énergie à la fois durable et sans frontières ; elle va permettre de diffuser une énergie à la fois sobre en carbone, locale et sûre dans un monde où 1,6 milliards d’êtres humains n’ont pas encore accès à l’énergie, je suis convaincu qu’IRENA va devenir un acteur déterminant de la révolution énergétique et écologique ». Si, outre les pays déjà cités, figurent de grandes nations comme l’Inde, d’autres sont restés sur la réserve comme le Brésil, le Japon et surtout les Etats-Unis en dépit de l’effet Obama. La nouvelle agence, qu’il ne faut pas confondre avec l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dont elle va devenir autant concurrente que complémentaire, va donc permettre d’accélérer le développement des énergies renouvelables dans le monde, dont le taux de croissance est déjà à deux chiffres depuis 2002 avec une puissance installée représentant, hors hydraulique, près de 240 GW. Pour cela, elle devra aider à lever les derniers obstacles que constituent aussi bien le manque d’information que les barrières douanières et bien sûr l’insuffisance des capacités technologiques de certains Etats. Pour la France, l’objectif est aussi de se donner les moyens pour atteindre les 23% d’énergies renouvelables décidés dans le cadre du Grenelle de l’environnement et étendus à l’Europe par le paquet énergie-climat, en attendant l’accord de Copenhague à la fin de cette année. Et puis, pour Jean-Louis Borloo, d’autres satisfactions lui ont apportées par les négociateurs de Charm-El Cheikh : ils ont fixé le siège de l’agence à Abou Dhabi, le nouvel allié militaire de notre pays, et surtout ils ont choisi sa directrice-adjointe de cabinet, Hélène Pelosse, comme directrice générale, lui faisant ainsi déclarer : « IRENA est l’agence du XXIème siècle pour le défi du XXIème siècle. La nomination d’une femme à sa tête et la désignation d’un pays du Sud, pétrolier, pour son siège, sont le symbole que cette agence est celle de toutes les réconciliations ». L’IRENA pour de l’irénisme, en quelque sorte.

Fabrice de CHANCEUIL 05/07/2009