Avortement et tueur à gages
Audience générale, mercredi 10 octobre 2018.
Une approche contradictoire permet également la suppression de la vie humaine dans le sein maternel au nom de la sauvegarde d’autres droits. Mais comment un acte qui supprime la vie innocente et sans défense à son éclosion peut-il être thérapeutique, civil, ou simplement humain ? Je vous demande : est-il juste de « supprimer » une vie humaine pour résoudre un problème ? Est-il juste de payer un tueur à gages pour résoudre un problème ? On ne peut pas, cela n’est pas juste de « supprimer » un être humain, même s’il est petit, pour résoudre un problème. C’est comme payer un tueur à gages pour résoudre un problème.
Eugénisme en gants blancs
Discours improvisé à la délégation du Forum des Associations familiales, salle Clémentine, Vatican, 18 juin 2018.
Les enfants sont les dons les plus grands. On accueille les enfants comme ils viennent, comme Dieu les envoie, comme Dieu le permet – même si parfois ils sont malades. J’ai entendu dire que c’est la mode – ou du moins c’est une habitude – de faire certains examens pendant les premiers mois de la grossesse, afin de voir si le bébé va mal, ou s’il y a un problème… Dans ce cas la première proposition est : « On l’élimine ? » L’homicide des enfants. Et pour avoir une vie tranquille, on élimine un innocent. […] Vous êtes-vous demandé pourquoi on ne voit pas beaucoup de nains dans les rues ? Parce que le protocole de beaucoup de médecins – beaucoup mais pas tous – est de poser la question : « Est-ce qu’il se présente mal ? » Je le dis douloureusement. Au siècle dernier tout le monde était scandalisé par ce que faisaient les nazis pour entretenir la pureté de la race. Aujourd’hui nous faisons la même chose, mais avec des gants blancs.
Soins palliatifs
Message du pape François aux participants du symposium international interconfessionnel sur les soins palliatifs, 21-23 mai 2024.
L’euthanasie […] n’est jamais une source d’espérance ni une authentique préoccupation pour les malades et les mourants. Il s’agit plutôt d’un échec de l’amour, reflet d’une « culture du rejet » dans laquelle « les personnes ne sont plus perçues comme une valeur fondamentale à respecter et à protéger » (Fratelli tutti, n. 18). En effet, l’euthanasie est souvent présentée à tort comme une forme de compassion. Pourtant, la « compassion », un mot qui signifie « souffrir avec », n’implique pas la fin intentionnelle d’une vie mais plutôt la volonté de partager les fardeaux de ceux qui sont confrontés aux dernières étapes de leur pèlerinage terrestre.
Euthanasie
Catéchèse sur saint Joseph, patron de la bonne mort, audience générale, salle Paul-VI, mercredi 9 février 2022.
Nous devons être reconnaissants pour toute l’aide que la médecine s’efforce d’apporter, afin que, grâce aux « soins palliatifs », toute personne qui s’apprête à vivre la dernière partie de sa vie puisse le faire de la manière la plus humaine possible. Cependant, il faut se garder de confondre cette aide avec des dérives inacceptables qui portent à tuer. Nous devons accompagner les personnes jusqu’à la mort, mais ne pas la provoquer ni favoriser aucune forme de suicide. Je rappelle que le droit aux soins et aux traitements pour tous doit toujours être prioritaire, afin que les plus faibles, notamment les personnes âgées et les malades, ne soient jamais écartés. En effet, la vie est un droit, non la mort, celle-ci doit être accueillie, non administrée. E[…] Nous constatons souvent, dans une certaine classe sociale, que les personnes âgées, parce qu’elles n’ont pas les moyens, reçoivent moins de médicaments par rapport à ce dont elles auraient besoin, et c’est inhumain : cela, ce n’est pas les aider, [mais] les pousser plus rapidement vers la mort. Et cela n’est ni humain ni chrétien. Il faut prendre soin des personnes âgées comme d’un trésor de l’humanité : elles sont notre sagesse.
Une mort « douce »… ou salée ?
Session conclusive des rencontres méditerranéennes, discours du Saint-Père, Palais du Pharo, Marseille, samedi 23 septembre 2023.
En effet, le véritable mal social n’est pas tant l’augmentation des problèmes que le déclin de la prise en charge. Qui aujourd’hui est proche des jeunes livrés à eux-mêmes, proies faciles de la délinquance et de la prostitution ? Qui les prend en charge ? Qui est proche des personnes asservies par un travail qui devrait les rendre plus libres ? Qui s’occupe des familles effrayées, qui ont peur de l’avenir et de mettre au monde de nouvelles créatures ? Qui écoute les gémissements des personnes âgées isolées qui, au lieu d’être valorisées, sont parquées dans la perspective faussement digne d’une mort douce, en réalité plus salée que les eaux de la mer ? Qui pense aux enfants à naître, rejetés au nom d’un faux droit au progrès, qui est au contraire une régression de l’individu ? Aujourd’hui, nous avons le drame de confondre les enfants avec les petits chiens. Mon secrétaire me disait qu’en passant par la place Saint-Pierre, il avait vu des femmes qui portaient des enfants dans des poussettes… mais ce n’étaient pas des enfants, c’étaient des petits chiens !