Avortement : mener la bataille de la vie - France Catholique
Edit Template
L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
Edit Template

Avortement : mener la bataille de la vie

Le projet visant à constitutionnaliser l’IVG arrive au Sénat. Il ne suffira pas d’opposer des arguments techniques aux partisans de l’avortement pour remporter la bataille de la vie. Rien ne peut être gagné qui ne soit fondé sur la vérité.
Copier le lien

© anna-shvets / pexels

C’est une première. Que l’Église catholique condamne l’avortement, cela ne surprendra pas : les papes l’ont fait avec constance, en des termes n’admettant aucune ambiguïté ni concession à l’esprit du temps. « L’avortement est un meurtre », répétait sans détour le pape François dans l’avion qui le ramenait de Slovaquie en septembre 2021 (lire FC n° 3842).

Qu’en revanche, le Vatican prenne ouvertement position dans les débats français, par le truchement de son organe de presse, voilà qui est inédit – en tout cas sous le pontificat de François. Dans un éditorial paru le 7 février dans Vatican News, son directeur, Massimiliano Menichetti, condamne explicitement l’inscription de la « liberté » d’avorter dans la Constitution française. « Comment est-il possible, écrit-il, de juxtaposer dans la charte fondamentale d’un État le droit qui protège la personne et celui qui sanctionne sa mort ? » Et de rappeler, pour encore plus de clarté, l’homélie du pape à Marseille, le 23 septembre 2023 : « Un cœur froid et plat traite la vie de manière mécanique, sans passion, sans élan, sans désir. » Avant d’inciter le législateur à voter « des propositions de vie et non de mort » : « De nombreuses vies seraient sauvées […] si les femmes étaient soutenues sur les plans économique, juridique, psychologique, religieux et social, au moment dramatique où l’avortement semble être la seule solution. » Une autre politique est possible, qui fasse de la vie sa priorité, pourvu que le législateur considère l’enfant comme une chance et non comme une charge ; et qu’il prenne vraiment en compte la détresse des femmes sur le point d’avorter.

L’incessante extension de la loi Veil

Les sénateurs entendront-ils ces arguments ? La Haute Assemblée se penche en ce moment-même sur le projet de loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Le 14 février, sa commission des Lois a déclaré ne pas s’opposer à la constitutionnalisation de l’avortement… tout en émettant des réserves sur le texte voté par les députés. Qu’en sera-t-il en séance publique, le 28 février ? Si les deux chambres adoptaient ce projet en termes identiques, il suffirait au gouvernement de réunir le Congrès à Versailles, en mars, pour que la réforme soit entérinée.

Jusque-là, les rares élus qui, bravant les anathèmes, se sont courageusement opposés à ce projet, sont restés sur le terrain juridique. Et, de fait, beaucoup ont raison de proclamer que l’avortement n’est nullement menacé en France. Jamais le Conseil constitutionnel ne s’est opposé à l’extension du champ d’application de la loi Veil, qui dépénalisait sa pratique en 1975. Depuis, le Parlement a autorisé les mineures à recourir à l’avortement sans le consentement d’un adulte. Il a allongé de 10 à 12 semaines, puis de 12 à 14, le délai dans lequel une IVG peut être pratiquée. Il a voté son remboursement à 100 % par la Sécurité sociale. Il a supprimé l’exigence d’être « en situation de détresse » pour y recourir ; il a supprimé le délai de réflexion obligatoire avant l’IVG ; il a supprimé le délit de propagande en faveur de l’avortement. En revanche, il a créé un délit d’entrave à l’IVG sanctionnant « le fait d’empêcher ou de tenter d’empêcher de pratiquer une IVG »… Des réformes chaque fois avalisées par le Conseil constitutionnel quand il a été saisi.

Retrouvez l’article complet dans le magazine.