En poursuivant son combat électoral contre vents et marées dans cette étrange campagne présidentielle, François Fillon tente le tout pour le tout avec une énergie qui ressemble à l’énergie du désespoir : il sait qu’il face à un redoutable appareil politico-médiatico-judiciaire qui lui porte des coups très durs à chaque étape de sa progression. La « mise en examen » dans des délais rédhibitoires est le dernier en date. Malgré ce coup de massue, le candidat issu de la Droite républicaine entend persévérer, en dépit des défections que manifestent publiquement plusieurs cadres, surtout centristes et juppéistes. Bouc émissaire d’une démocratie en crise, il en deviendrait presque aussi un dissident…, et il appelle la population à résister à une sorte de guerre psychologique…
Face à Fillon, dans la compétition du positionnement électoral vis-à-vis de Marine Le Pen désignée comme épouvantail de la France post-mitterrandienne, Emmanuel Macron est devenu le favori des grands médias dominants, pour ne pas dire leur chouchou : soutenu par des groupes de pression au service d’intérêts financiers très puissants, il bénéficie de toutes les indulgences. On égrène pieusement au jour le jour les noms prestigieux de ses appuis politiques. On est discret sur sa situation hybride d’héritier du socialisme à la Hollande et de fourrier d’un ultra-libéralisme économique et sociétal sans entraves éthiques. Et on est muet sur sa façon très personnelle de gérer les fonds dont il a pu disposer au Ministère des Finances lors de son passage de jeune ministre…
De ce match à armes inégales, ce n’est pas une grande impression de loyauté et de transparence qui ressort. La démocratie risque fort d’en souffrir considérablement. Mais qui, aujourd’hui, se soucie encore de la démocratie, c’est-à-dire de la volonté du peuple ? Voilà une vraie question.