Daniel Lefeuvre et Michel Renard.
Faut-il avoir honte de l’identité nationale ?
Larousse, 2008, 183 pages, 10 €.
Ce petit livre, qui fait suite à « Pour en finir avec la repentance coloniale », est une réplique aux intellectuels et aux repentants qui mettent en cause l’idée nationale et le patriotisme.
Remontant dans le passé, il montre que la conscience nationale est apparue dans la paysannerie française pendant la guerre de cent ans, qu’elle s’est cristalisée sous la Révolution, avant d’être définie de façon lumineuse par Renan en 1882.
Fondée sur des valeurs universalistes, l’idée nationale n’est pas de gauche ou de droite. On la trouve chez Victor Hugo et Jaurès aussi bien que chez Déroulède et Barrès. Le chant de la Marseillaise n’est pas raciste : le sang impur est celui des ennemis de la démocratie. C’est la haine de la République qui en fait un sentiment xénophobe chez Maurras. Maurice Agulhon, en revanche, distingue patriotisme et xénophobie. L’éclatement nationaliste de 1914 n’est pas une apologie de la guerre.
Estimant que l’idée nationale doit favoriser l’intégration des immigrés, les auteurs fustigent le multiculturalisme et la Charte régionale des langues minoritaires. Ils dénoncent enfin la menace d’un islam radical, tel qu’il est exprimé par un Tarik Ramadan.
Un livre d’histoire qui est aussi une leçon de civisme.
Maurice Faivre
