Rien que le titre de cet article risque de vous rebuter, mais étudiez le sujet avec moi et vous pourriez le trouver moins intimidant que vous ne le craigniez.
Dieu nous a mis dans ce monde pour nous préparer tous à la joie éternelle du Ciel en sa compagnie. Cette éternité de béatitude n’est pas prévue uniquement pour vous et moi mais pour la multitude la plus grande possible. Donc une bonne part de notre mission ici-bas est de partager notre foi avec notre famille, nos amis et tous ceux qui se trouveront sur notre route alors que nous cheminons vers le bonheur éternel. Cela inclut ceux avec qui nous partageons la majeure partie des heures de veille que nous passons hors de notre foyer, nos collègues de travail.
Le travail est bon par lui-même, il n’est pas uniquement un moyen de gagner de l’argent afin de faire vivre sa famille, même si cet aspect revêt de l’importance. Saint Jean-Paul II a écrit en 1981 : « l’homme était appelé à travailler même avant le péché originel, une partie de sa ressemblance à Dieu réside dans la maîtrise sur la création qui lui est donnée par le Créateur. Dominer la terre… en d’autres mots, le travail de l’homme doit être d’une certaine manière une part de l’œuvre créatrice de Dieu ! »
Nous sommes donc co-créateurs. C’est à la fois un privilège et une sérieuse responsabilité. Le pape présente aussi le travail de l’homme comme un moyen de grandir en sainteté, nous préparant pour le bonheur éternel. Après tout, Notre Seigneur fait régulièrement allusion à des travailleurs dans sa prédication et son plus grand Apôtre était Paul, un fabriquant de tentes. Vous pouvez être sûrs que Saint Paul conjuguait travail et prière, de sorte de ne pas seulement contribuer à la prospérité terrestre mais également à la propagation du Royaume de Dieu.
Cela nous amène à la deuxième partie du plan de Dieu concernant le travail, laquelle est mise en lumière par l’encyclique de Jean-Paul II sur le travail, Laborem Exercens : le lieu de travail devient un endroit où l’on partage sa foi, non seulement par l’exemple mais également par des paroles découlant d’une sympathie grandissante entre collègues.
François, notre pape actuel (également Homme de l’année pour le Time Magazine) a souligné, dès les premiers jours de son pontificat, l’importance d’une évangélisation de personne à personne, sans barrière, 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Il a montré par ses propres interactions avec les autres comment nous, chrétiens, devrions toujours être prêts, comme notre premier pape Saint Pierre y exhortait » à rendre témoignage de l’espérance qui est en nous. »
Dans sa première exhortation apostolique, Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile), le pape François écrit :
Aujourd’hui, alors que l’Eglise cherche à vivre un profond renouveau missionnaire, il est une forme de prédication qui incombe à chacun d’entre nous comme une responsabilité journalière. Apporter l’Evangile aux gens que nous rencontrons, qu’ils soient nos voisins ou de complets étrangers. C’est la prédication informelle qui prend place au coeur d’une conversation, un peu comme lorsqu’un missionnaire visite une maison. Etre un disciple signifie être constamment prêt à apporter l’amour de Jésus aux autres et cela peut arriver à l’improviste n’importe où ; dans la rue, pendant le travail, dans un parc en ville, durant un voyage.
Dans cette prédication, qui est toujours accueillante, la première étape est le dialogue personnel, quand l’autre presonne parle et partage ses joies, ses espoirs, ses préoccupations concernant ses proches et tant d’autres attentes venues du coeur. C’est seulement après qu’il est possible d’apporter la parole de Dieu, par la lecture d’un verset biblique, par la narration d’un récit, mais toujours en gardant à l’esprit le message fondamental : l’amour personnel de Dieu qui s’est fait homme, qui s’est donné pour nous, qui est vivant et qui nous offre son salut et son amitié. Ce message doit être partagé humblement, comme un témoignage venant de quelqu’un qui cherche toujours à apprendre, conscient que le message est si riche et si profond qu’il dépasse toujours notre compréhension.
Alors, que pouvez-vous faire durant votre travail pour amener les autres à Dieu et à son Eglise ? Eh bien, en pratique, si vous avez moins de 65 ans, vous travaillez. A la maison, à l’extérieur, dans un bureau, dans une administration ou dans tout autre emploi. Quel que soit le cas, vous entrez peu ou prou en contact avec des gens. Chacun d’entre eux a une âme immortelle, et chacun d’entre eux est soit en état de grâce, soit en état de péché mortel, prêt pour passer l’éternité au ciel ou en enfer.
Q’allez-vous faire pour eux quand vous les rencontrerez au cours de la journée ?
Voici quelques idées pour être un porteur de Christ :
Soyez un exemple de travailleur assidu
Prenez le temps de devenir leur ami, faites leur connaître qu’ils peuvent toujours compter sur vous, et, réciproquement, confiez-vous à eux quand vous avez des soucis (tout le monde en a)
Soyez joyeux et heureux d’être avec eux
Parlez-leur de votre famille
Parlez-leur de votre foi
Informez-vous des leurs
Priez pour eux
Visitez-les quand ils sont malades ou abattus, quand ils ont perdu leur travail ou un être cher
Demandez-leur s’ils ont jamais pensé à devenir catholiques. Aimeraient-ils en savoir davantage ?
Invitez-les à une messe de semaine ou du dimanche
Parlez-leur de l’amour de Marie, notre Mère
Et pour finir, priez pour notre pape et imitez-le. Cultivez, à son image, un amour fou pour Notre Seigneur, partagez votre amour avec vos collègues de travail, et Dieu fera une abondante moisson d’âmes par votre entremise.
Le père John McCloskey est historien de l’Eglise et chercheur à l’université Foi et Raison de Washington
Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2014/evangelization-in-the-work-place.html
Photo : le pape Jean-Paul II et le cardinal Bergoglio (l’actuel pape François), co-travailleurs pour le Christ