EllaOne, la pilule du surlendemain - France Catholique
Edit Template
Padre Pio, ses photos inédites
Edit Template

EllaOne, la pilule du surlendemain

Copier le lien

Il y avait la pilule du lendemain, ou NorLevo. Voilà qu’est annoncée celle du surlendemain, nommée EllaOne. Le feu vert doit venir d’une agence européenne le 24 septembre.

L’EllaOne est précisément une pilule des cinq jours qui suivent une relation sexuelle.

Son fabricant le laboratoire HRA pharma vante son rôle contraceptif, c’est-à-dire empêchant la conception. La durée de vie des spermatozoïdes étant de cinq jours, un produit anticonceptionnel peut effectivement intervenir après la relation sexuelle, tant que l’ovulation n’a pas eu lieu, pour la bloquer.

HRA pharma se fait plus évasif sur un autre effet de son nouveau produit : son impact abortif. Dans le cas où un embryon aurait déjà été conçu au moment de sa prise, l’EllaOne empêcherait sa gestation (ou implantation dans la paroi utérine) et provoquerait donc la suppression d’une vie.
Petit rappel : cette implantation intervient naturellement après les 6 premiers jours de notre vie, au cours desquels l’embryon migre du lieu de sa conception (les trompes) vers la paroi utérine.

Les spécialistes notent que les principes actifs de l’EllaOne sont proches du RU486, la pilule abortive. Mais pourquoi l’effet abortif de la pilule du surlendemain est-il passé sous silence ?

L’avortement est bien la suppression délibérée d’une vie humaine à n’importe quel moment précédant la naissance. Mais en France, tout est fait pour dissimuler que l’usage des produits « contragestifs » (comme le stérilet) peut entraîner la suppression de vies. Par un tour de passe-passe, le législateur a même choisi d’intégrer les produits qui empêchent la nidation de l’embryon à la législation sur la contraception.

Tout cela arrange HRA pharma. Taxer son nouveau produit d’abortif le mettrait en difficulté puisque ses pilules du lendemain et maintenant du surlendemain sont présentées comme une façon d’éviter l’avortement, qu’il soit médicamenteux (par RU 486) ou chirurgical. On insiste donc sur le caractère inhibiteur de l’ovulation de l’EllaOne.

Le docteur Marc-Alain Rozan, président du syndicat national des gynécologues et obstétriciens se borne à affirmer pour La Croix que la nouvelle pilule « peut induire des modifications au niveau de la muqueuse utérine ». Le Figaro rapporte même que le directeur des opérations d’HRA pharma laisse entendre qu’EllaOne pourrait soigner des maladies utérines. Lorsqu’on vante d’hypothétiques bénéfices sanitaires de son produit c’est souvent qu’on veut en dissimuler les inconvénients.

Bref, voilà qu’un nouvel avortement précoce et précipité se prépare à faire son entrée sur le marché, dans le déni et la confusion. Son fabricant utilise les voix du prétendu féminisme pour réclamer sa diffusion libre et son remboursement total. Cette collusion désormais classique du libéral et du libertaire va-t-elle faire fléchir les pouvoirs publics ?

Ils devraient plutôt tirer les leçons du NorLevo. La pilule du lendemain présentée à son lancement en 1999 comme « miracle » n’a aucunement fait baisser le nombre des avortements officiellement recensés (environ 220 000 IVG par an). Pendant qu’un million de boîtes de NorLevo étaient vendues chaque année et qu’un tiers des 15-24 ans affirmaient l’avoir utilisé, l’avortement officiel a crû de 9 % chez les mineures en 2006 (dernières données connues). Comme on l’a constaté pour le préservatif, la surenchère des méthodes de protection se traduit, du fait de l’irresponsabilité qu’elle encourage, par des prises de risques croissantes et un résultat inverse de celui annoncé.

Avec l’usage de la pilule du lendemain NorLevo sont même apparues de nouvelles angoisses pour les femmes, à cause de l’incertitude sur son fonctionnement réel.

Le titre que le magazine Elle réserve à la pilule du surlendemain confirme une autre dérive : « Plus d’excuse pour les étourdies ». Voilà les femmes infantilisées, de plus en plus soumises à l’injonction culturelle de maîtriser leur fécondité, de ne pas laisser naître celui qui n’est pas programmé.
C’est à tort que les statisticiens officiels classent les grossesses en « désirées » et « non désirées ». Ceux qui accompagnent des femmes qui connaissent une grossesse imprévue ou difficile constatent qu’elles balancent souvent entre le désir et la peur, deux sentiments qui coexistent ou alternent. Un enfant peut être successivement souhaité, craint puis accueilli… Tout dépend largement de l’environnement qui peut protéger ou menacer. Les produits d’avortement précoce tendent à figer la situation en traduisant la peur par l’absence de désir, au lieu de proposer un accompagnement qui aide les femmes à s’autoriser à aimer et accueillir.
Combien de Français doivent pourtant la vie à une surprise ? Surprise plus ou moins bonne mais accueillie dans l’amour.