Des livres pour le centenaire de 14-18 - France Catholique
Edit Template
La chasteté : apprendre à aimer
Edit Template

Des livres pour le centenaire de 14-18

Copier le lien

Commémorer le centenaire 14-18 à travers quelques livres… Il ne s’agit pas de faire une bibliographie ni même d’évoquer les ouvrages récents que l’anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 suscitent et dont notre hebdomadaire parlera dans une autre rubrique prochaine. Il s’agit au contraire de s’arrêter simplement sur quelques titres et sur l’initiative de la Librairie du 49 Rue Gay Lussac, Paris 5ème. En effet y sera organisée le mercredi 7 novembre de 18 à 20 h 30, une soirée de rencontre autour de plusieurs ouvrages et de leurs auteurs. Cet événement est organisé en partenariat avec l’association DRAC, c’est-à-dire Droit du Religieux Ancien Combattant née, au début des années 1920, en même temps et avec des partenaires communs à ceux qui ont créé La France Catholique.

Autour de très nombreux ouvrages d’occasion anciens ou récents, pour certains rares, sur la Guerre de 14-18, quatre ouvrages seront mis en vedette, des livres qui ne bénéficient pas pour des raisons diverses, d’un accès large au grand public. La présence des auteurs permettra des échanges avec les visiteurs qui pourront ainsi approfondir certains sujets.

Alain Toulza présentera et dédicacera La Grande Guerre des hommes de Dieu, l’ouvrage qu’il a rédigé pour la DRAC en 2014. Livre de 192 pages enrichi d’une très importante iconographie souvent peu connue. Cet ouvrage fait le point sur les religieux qui, alors qu’ils avaient subi l’exil après les lois de séparation de l’église et de l’état en 1905, rentrèrent en France accomplir leur devoir de citoyen au moment de la déclaration de guerre en aout 1914. Le livre relate les faits d’armes ou de dévouement de nombreux d’ente eux, près de 2000 ayant été tués ou étant demeurés ensuite invalides.

Mais dans une seconde partie, Alain Toulza décrit les combats qu’ils ont dû mener après-guerre lorsque la République peu reconnaissante du sacrifice de ses fils, voulut les renvoyer en exil… L’historiographie courante ne s’appesantit pas sur cette politique peu glorieuse… Un livre donc important et à faire connaître et que ses paragraphes courts rend d’une lecture aisée.

Alain Toulza pourra aussi évoquer le livre très complémentaire que vient de faire paraître Armelle Dutruc, François Josaphat Moreau, Un moine dans les tranchées, lettres de guerre 1914-1919, Saint-Léger Editions, 2018, 512 pages, 32 €. Ouvrage complémentaire puisque Don Moreau fut avec le Père Doncoeur, après-guerre un des artisans de la reconnaissance des droits des religieux anciens combattants. L’ensemble des lettres qu’il a adressées à sa famille de 1914 à 1919 est d’un très grand intérêt. En effet c’est à fois un éphéméride de la vie d’un soldat souvent en première ligne sachant décrire tous les affres des poilus durant ses quatre année terribles, et aussi l’écrit d’un homme d’une grande élévation spirituelle qui continue à prêcher, à témoigner de sa foi au quotidien et à travers ses écrits (il a publié articles et livres durant la guerre), et à convertir ou à ramener vers la foi ce qui est sans doute le seul vrai combat qui compte pour lui. Mais sa lecture des événements trouve aussi tout son intérêt dans le fait qu’il est certes en première ligne mais ayant contact avec les officiers et le commandement en général, il a aussi un regard plus élevé qui lui permet de juger de la politique et des évènements. C’est un témoin de grande valeur. La publication de ses lettres est donc un évènement et leur lecture apportera beaucoup.

Cécile Coutin, Conservateur en chef honoraire du Patrimoine, aborde quant à elle un sujet qui, certes peut paraître plus léger mais qui pourtant contribua à sauver bien des vies humaines. Il montre combien le terme de « guerre totale » a un sens, car même là où on ne s’y attend pas la stratégie oblige à être vigilant. Ainsi son livre Tromper l’ennemi. L’invention du camouflage moderne en 1914-1918, Paris, Editions Pierre de Taillac / Ministère de la Défense, 2015 (2e édition), 240 p, permet de comprendre le rôle et l’utilité de tous les artistes qui ont contribué à l’effort de guerre dont certains, parfois de grand renom, en se réengageant alors qu’ils avaient passé l’âge des obligations militaires. Le camouflage né avec le 1er conflit mondial, alla jusqu’à envisager de créer une ville leurre dans le secteur de Villepinte au nord de Paris pour tromper les avions ennemis voulant bombarder la capitale. Cet exemple montre combien ce sujet touche aussi à la stratégie d’ensemble. L’ouvrage est captivant et lui aussi bien illustré ce qui pour un tel sujet est important.

Le quatrième ouvrage présenté par son auteur est Ecrire la biographie d’un soldat de 1914-1918, l’exemple de Jehan de la Croix de Saint Cyprien, mort pour la France, par son petit-fils, Jehan de la Croix de Saint Cyprien, éditions Archives et Culture, Paris, 2018, 80 pages, 12 €. Nous voilà donc dans un nouvelle approche à laquelle nombreux ont été confrontés. Comment valoriser un fonds de lettres ou de documents (photos notamment) d’un de ses aïeux dont on se rend bien compte que s’il a un intérêt privé il en a aussi un plus large quand il s’agit d’évènements tels que la Guerre de 14-18. Cet ouvrage répond donc à ce souci. Il est ainsi rédigé sur deux plans, celui des lettres elles-mêmes qui bénéficient de quelques notes pour les resituer ou présenter les personnes mentionnées, et celui des conseils méthodologiques à un auteur non professionnel.

Ainsi ces quatre ouvrages permettent de compléter nos éclairages sur ce conflit qui laissa tant de traces au point que cent ans après il suscite toujours des manifestations et célébrations.

Ajoutons pour être complet que cette soirée du 7 novembre s’inscrit aussi dans un cadre plus large. Ainsi le lendemain le jeudi 8 novembre, à l’Arc de Triomphe, à 18h 30 (rendez-vous à 17 h 45 en haut des Champs Elysée pour ceux qui veulent participer au défilé) le ravivage de la Flamme sera effectué à la demande de l’Evêque du Diocèse aux Armées pour honorer tous les clercs, prêtres, religieux et religieuses, morts durant le conflit. Il s’agit d’une cérémonie publique à laquelle tout le monde peut participer.