De persécuteur à persécuté - France Catholique
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L'Église dans l'attente
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De persécuteur à persécuté

Il a été lapidé, battu de verges, emprisonné… Il a souffert mille épreuves pour le Christ, sans jamais renoncer. Conscient que seul le « bouclier de la foi » permet de triompher du Malin. Et de ses propres faiblesses.
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Le martyre de saint Paul, Paul Borel (1828-1913), église Saint-Paul, Lyon.

Le martyre de saint Paul, Paul Borel (1828-1913), église Saint-Paul, Lyon.

© Fred de Noyelle / Godong

La trajectoire apostolique de saint Paul est étonnante puisque, de zélé persécuteur de chrétiens, il est devenu persécuté pour le service du Christ. « Pour moi, j’avais cru devoir agir vigoureusement contre le nom de Jésus de Nazareth, racontera-t-il quand il comparaîtra, plus tard, devant le roi Agrippa, la reine Bérénice et le procurateur Festus. J’ai jeté en prison plusieurs des saints, ayant reçu ce pouvoir des principaux sacrificateurs et, quand on les mettait à mort, je joignais mon suffrage à celui des autres. Je les ai souvent châtiés dans toutes les synagogues, et je les forçais à blasphémer. Dans mes excès de fureur contre eux, je les persécutais même jusque dans les villes étrangères » (Actes des Apôtres 26, 9-11).

« Souvent en danger de mort »

Cet ancien bourreau, en véritable disciple du Christ, rappellera sans cesse que le serviteur n’est pas au-dessus du Maître et qu’il doit suivre un chemin identique et donc embrasser les souffrances. Comme il l’écrira aux Philippiens, Dieu nous a donné de croire dans le Christ, mais aussi de souffrir pour lui (1, 29-30). Saint Pierre de même parlera de la joie, de l’allégresse à participer aux souffrances du Christ (1re Épître de saint Pierre 4, 13-19).

Aussi saint Paul fondera-t-il toujours la qualité de sa prédication incessante sur la somme d’adversités rencontrées. Lorsqu’il doit confondre des calomniateurs à Corinthe, il n’hésite pas à dresser un inventaire de tout ce qu’il a subi et à se comparer à ses détracteurs, Juifs comme lui, montrant qu’il les dépasse en tout : « […] par les travaux, bien plus ; par les coups, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux-frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Églises » (2e Épître aux Corinthiens 11, 22-28).

La marque de l’élection

Il consent donc, en totale liberté, à toutes ces épreuves, car il sait qu’elles sont la marque de l’élection et la condition d’une évangélisation fructueuse. Il parle vraiment de « glorification » par l’acceptation de ces persécutions au nom du Christ. Comme nous sommes admirablement documentés sur tous ses périples et les péripéties qui l’accompagnent dans les Actes des Apôtres, nous ne pouvons qu’être impressionnés par la somme de toutes les tribulations, dans chaque ville visitée : Damas, Jérusalem, Antioche de Pisidie, Icone, Lystre, Philippes, Thessalonique, Bérée, Corinthe, Éphèse, la Syrie, Césarée, Rome, etc. Quelle est donc la force naturelle et surnaturelle lui permettant de poursuivre malgré tous les dangers, toutes les oppositions ?

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