Carême : comment lutter contre les tentations ? - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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Carême : comment lutter contre les tentations ?

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La tentation du Christ, vers 1500, Juan de Flandres, National Gallery of Art, Washington, États-Unis.

Carême : comment lutter contre les tentations ?

Carême : comment lutter contre les tentations ?

Le Carême permet d’approfondir notre conversion, en particulier en luttant contre les tentations, à la suite du Christ au désert. Entretien avec l’abbé Jean de Massia, prêtre de la Fraternité Saint-Pierre et aumônier général de Notre-Dame de Chrétienté.
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Pourquoi le Christ a-t-il été tenté au désert ?

Abbé de Massia : La première interprétation de ces trois tentations est littérale : le Christ est tenté par le démon dans son rôle de messie. Comme Jésus n’a pas encore commencé sa vie publique, le diable semble avoir des doutes sur ce personnage extraordinaire, il ne sait pas encore qu’il s’agit du Fils de Dieu. Il veut donc le mettre à l’épreuve pour le faire tomber.

Et à nous, que nous dit cet épisode ?

Dans un deuxième temps, l’interprétation spirituelle de ces textes montre que Jésus est tenté afin de nous montrer comment résister à nos propres tentations. Selon saint Ambroise de Milan, ces tentations au désert résument toutes les tentations qui peuvent toucher l’homme : « La jouissance de la chair, l’espérance de la gloire, et l’avidité du pouvoir. »

Comment se décline la tentation de la chair, dans le monde actuel ?

La « chair », ce sont les biens sensibles, à commencer par la nourriture, qui est le premier besoin vital. Suivent la sexualité, le bien-être, les biens de consommation… Tous sont bons à l’origine mais, progressivement dévoyés, ils nous éloignent de Dieu, en donnant naissance à la société de consommation, du confort, du plaisir, de l’hédonisme. Avec tout ce qui blesse l’homme en lui faisant croire qu’en satisfaisant tous les désirs de son corps et de son cœur, il trouvera le bonheur absolu. Chacun sera tenté selon la faiblesse qui est la sienne sur le plan sensible, là où il pense trouver son bonheur : achats compulsifs, pornographie, gourmandise… « Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit », écrit l’apôtre saint Jacques (1, 12).

Qu’est-ce que la deuxième tentation, qui porte sur l’espérance de la gloire ?

C’est d’aspirer à la vaine gloire, la vaine renommée qui s’incarne, pour beaucoup, dans notre besoin de reconnaissance, dans notre société très médiatisée, en étant vu et reconnu sur les réseaux sociaux, en faisant du buzz, en étant « suivi », en étant apprécié pour ce que l’on fait. Cette tentation peut nous toucher même quand nous voulons sincèrement faire le bien… mais en souhaitant que cela se sache ! Nous ne rendons pas à Dieu la gloire de ce que nous faisons. Cela nous replie sur nous-mêmes.

Comment expliquer la troisième tentation : l’avidité du pouvoir ?

La recherche du pouvoir, c’est le désir de ne plus dépendre de Dieu, de ne plus nous abandonner à lui, en mettant notre bonheur dans nos propres forces, en n’étant plus enfant mais adulte face à Dieu. Nous voulons avoir le contrôle de notre vie, en pensant savoir où est notre bonheur. L’homme moderne ne veut plus reconnaître qu’il existe grâce à Dieu et pour lui, il ne veut plus dépendre de lui, ni lui rendre honneur. Il est dans la toute-puissance et veut se construire lui-même : il se prend pour Dieu. On retrouve cela en particulier dans le désir de contrôler la vie et la mort – contraception, avortement, euthanasie – ou de reconstruire l’homme – transhumanisme, intelligence artificielle mal orientée…

Retrouvez l’entretien complet dans le magazine.