Budget américain : une crise qui nous concerne - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Budget américain : une crise qui nous concerne

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L’alerte a été chaude. Il s’en est fallu de peu pour que l’Etat de la principale puissance mondiale se retrouve en cessation de paiement, avec les conséquences désastreuses que l’on devine. Les Etats Unis en cessation de paiement, cela voulait dire la paralysie de leur action publique, mais aussi que les soldes des soldats américains présents un peu partout dans le monde ne seraient pas versées. Bref, l’Amérique perdait toute crédibilité.
L’accord annoncé par Barack Obama entre démocrates et républicains vaut ce qu’il vaut. Le plafond de la dette publique est relevé, ce qui écarte les risques de suspension des paiements, mais l’Etat s’engage à une réduction drastique des dépenses publiques (1.000 milliards de dollars d’économies sur 10 ans). Par contre, ce programme d’économies n’aura pas de contrepartie fiscale, ce qui exclut tout relèvement de l’impôt. Privé ainsi des moyens de mettre en œuvre ses réformes, le président américain sort affaibli de ces longues journées de psychodrame.

Mais cet affaiblissement est aussi, d’abord, celui des USA. Nous savons aujourd’hui que le géant américain peut se retrouver à la merci de n’importe quelle crise politicienne. Ce qui s’est passé à Washington a prouvé au monde que l’Etat le plus puissant de la planète pouvait facilement perdre les moyens de ses ambitions, non par manque de doctrine ou de volonté politique, mais pour des raisons où l’idéologie se mêle trop facilement à la gestion financière. C’est par idéologie néo-libérale que les républicains du Congrès ont refusé toute hausse d’impôts, même ciblée.

Ce qui s’est passé aux USA nous concerne directement, et pas seulement à cause des risques engendrés par une Amérique impuissante. La France et les autres pays européens sont eux aussi à la merci d’une crise semblable, et les effets peuvent se révéler bien plus dévastateurs. La première de ces conséquences serait à l’évidence la démonstration éclatante de l’impuissance des politiques, avec tout ce que cela implique comme menaces sur la paix civile, et comme prime aux mouvements extrémistes, à gauche comme à droite.

Bien sûr, l’Amérique n’est pas la France, ni l’Europe, mais le terrible mélange de l’idéologie (quelle qu’elle soit) et des tourmentes financières est gros de menaces, et d’abord de menaces contre notre démocratie.