de Sophie Martineaud, RANDO éditions, IBOS, mars 2008
ISBN 978 2 84182 371 0, 126 pages, 9,90€
La quatrième de couverture présente ce livre avec le slogan « pour ne pas pérégriner idiot ». Ce n’est vrai que pour les lecteurs qui exerceront leur esprit critique à chaque définition. Il doit leur être possible de trouver près de 200 erreurs ou imperfections dans ses 200 définitions.
Cet Abécédaire des chemins de Saint-Jacques s’écarte de la présentation classique des quatre chemins prétendus historiques (il montre ainsi la variété des itinéraires traversant les Pyrénées). L’éditeur s’est sans doute aperçu qu’il était bon de diversifier les chemins pour augmenter la production de guides. L’intérêt commercial sert ici la vérité historique. Mais le dernier Livre du Codex Calixtinus, est toujours présenté comme un guide du pèlerin médiéval.
Deux ou trois définitions sortent également du discours habituel. Pour le reste, cet ouvrage colporte la plupart des idées fausses sur les chemins de Compostelle. Il est en outre jalonné d’un nombre important d’imperfections, d’erreurs, de marques d’ignorance, d’affirmations non étayées, voire de contradictions. Son français est parfois approximatif. Des illustrations pour la plupart bien connues agrémentent le texte mais réduisent encore la place des informations intéressantes. La présentation de pèlerins historiquement attestés, glanés çà et là dans des ouvrages existants ne suffit pas à racheter l’ensemble.
Les entrées alphabétiques de cet ouvrage font penser au Dictionnaire de saint Jacques et Compostelle (éditions Gisserot, Paris, 2003). C’est le seul point commun entre eux. Alors que le dictionnaire propose 1000 définitions, l’Abécédaire en offre un peu moins de 200 pour un prix qui est supérieur de 2€ et un poids également supérieur, raison supplémentaire de ne pas le glisser dans son sac.
Louis MOLLARET