Ce matin, dans la basilique Saint-Pierre de Rome, à quelques heures du conclave, le cardinal Giovanni Battista Re a rappelé aux cardinaux que leur rôle consistait à remettre les clés suprêmes entre de « bonnes mains », leur demandant – ainsi qu’aux fidèles – « d’invoquer l’Esprit-Saint, pour implorer sa lumière et sa force, dans un tournant si difficile, et si complexe de l’histoire ». C’est dire si les enjeux sont lourds.
Abandonne toute considération personnelle
Le cardinal Re a aussi mis en garde les cardinaux en disant que la seule attitude juste qui convienne est d’abandonner toute considération personnelle pour avoir le bien de l’Église comme objectif, rappelant que la mission du pape, avant d’être politique, est de représenter le Christ sur terre. Le pape, a-t-il encore rappelé, est le roc sur lequel l’Église est édifiée. Par conséquent, ce n’est pas seulement l’élection d’une personne, mais « c’est l’apôtre Pierre qui revient ». Le cardinal Re a même eu ce mot : « C’est le successeur de Pierre qui est élu, et non de François. » Une manière de dire que celui qui sera élu pape ne sera pas le candidat parfait, mais que, en revêtant l’autorité de Pierre, il devient en quelque sorte un autre homme, bénéficiant d’une grâce d’État.
Communion et unité
L’importance de la communion a aussi été soulignée par le cardinal, ainsi que celle de l’unité dans l’Église : communion avec le Christ, bien sûr, mais aussi entre les cardinaux. En creux, l’on comprend que les divisions ou les lignes de fracture sont réelles aujourd’hui au sein du Sacré Collège. Enfin, en guise de conclusion, le cardinal de 91 ans a souhaité un pape qui « réveille les consciences et les énergies spirituelles dans une société qui oublie Dieu », affirmant que le monde attend beaucoup de l’Église quant à la sauvegarde des valeurs fondamentales, a-t-il souligné. C’est désormais aux cardinaux électeurs à présent de répondre à ce défi immense !