Le premier pape à fouler l’Irak a de prime abord trouvé un pays que l’on pourrait qualifier de blindé : en quasi-confinement, des rues désertes, des routes fermées sur son passage, et des délégations très restreintes dans les lieux de rencontre, où la distanciation sociale était de mise. Mais l’accueil des Irakiens, même retenu, n’en était pas pour autant découragé, et se traduisait par mille gestes d’hospitalité chaleureuse.
Dès la sortie de l’aéroport de Bagdad à son arrivée dans le pays, sur une route vide et cernée de militaires, le pape a été salué par des hommes, postés un par un tous les cent mètres, et brandissant des drapeaux aux couleurs du Vatican. Son premier rendez-vous l’a conduit au palais présidentiel, où il a rencontré le président Barham Saleh et les autorités civiles du pays. Après avoir reçu les honneurs militaires, le pape a été accueilli, comme en de nombreux lieux, par un envol de colombes, tel une prière, un cri du peuple demandant la paix après des années de guerre qui ont profondément déstabilisé le pays. Dans les jours qui ont précédé la visite papale, des tirs de roquettes touchaient encore Erbil, semblant remettre en cause ce projet. Le climat était donc surprotégé pour la délégation papale de 65 membres et de 74 journalistes.
Au pays du Tigre et de l’Euphrate, où la religion majoritaire est l’islam (97 %), le pape a voulu encourager la poignée de chrétiens (entre 1 et 2,5 % de la population) qui ont choisi de rester malgré la persécution de l’État islamique, ou qui sont revenus après la libération de leurs terres. Plus d’un millier d’entre eux ont été tués pendant les trois ans de guerre (2014-2017), ou ont subi des attaques contre leurs commerces, leurs habitations, leurs églises.
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