Un journaliste transcendental - France Catholique

Un journaliste transcendental

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Hervé Louboutin, 68 ans, ancien rédacteur en chef à Presse Océan, fondateur du groupe de presse Nouvel Ouest… évoque, dans un roman autobiographique, les combats d’une vie, dont tous n’ont pas été vains.

Lycéen et étudiant au tout début des années 70 à Nantes, Henri, son personnage, est un jeune royaliste sensible aux effluves de Mai 68. Promis à une carrière d’avocat, le hasard le conduit au journalisme local à Nantes, à La Roche-sur-Yon ou à Noirmoutier qui sont les hauts lieux de ce « roman »… Hervé Louboutin nous raconte, en fait sans aucuns apprêts romanesques, ses propres expériences, ses influences, son amour de la Vendée et de la Bretagne. Les écrivains qui l’ont marqué, de Chateaubriand à Julien Gracq…

Il accédera à la rédaction en chef de Presse Océan, le grand quotidien nantais héritier du quotidien républicain Le Phare de la Loire (celui de Marcel Schwob) qui finira – à son corps défendant, dans le groupe Ouest-France. Au nom du pluralisme et de sa propre liberté de penser, Hervé Louboutin fondera alors son groupe de presse économique. Président de l’association du Derby Cadets international de tennis de La Baule, membre de l’association de la presse présidentielle, il restera toujours ce qu’on appelle un notable… Mais la lucidité, l’ironie et un certain goût de la vraie élégance l’ont protégé du bête embourgeoisement. Comme le souvenir brûlant de quelques figures lumineuses évoquées au fil de ces pages : Antoine Hervouet, par exemple, mort à vingt ans alors qu’il venait de décider de devenir prêtre…

Associé de près à la création du Puy-du-Fou avec Philippe de Villiers, fondateur du prix Combourg avec Philippe de Saint-Robert (Gérard Leclerc en a été lauréat il y a quelques années et, en octobre, il sera décerné à Michel de Grèce), de belles choses réussies, et puis sans doute de nombreuses déceptions sur lesquelles le roman ne s’appesantit pas. L’essentiel y est : un regard original sur notre époque par ce représentant d’une génération qui a voulu pratiquer un « journalisme transcendantal », comme disait Maurice Clavel, alors que laïcisme et tiédeur soi-disant démocrate-chrétienne rabotaient les âmes de toute une profession. Pas si facile que cela de rendre compte de ces combats « anti clones » et pourtant sans jamais aucun sectarisme. Hervé Louboutin y réussit avec panache, légèreté, tendresse et sur le ton provocateur et roboratif qui est sa marque de fabrique.

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Hervé Louboutin, Mai 68 chez Louis 16, roman, éditions Les Chantuseries, 130 pages, 16 €. L’auteur signera son livre à la librairie 49 rue Gay-Lussac 75005 Paris le 19 octobre prochain de 17 h à 19 h 30.