« Quelque chose de magique ! » - France Catholique
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« Quelque chose de magique ! »

Avec 8 jours d’avance sur les Français, les Italiens sont confinés chez eux. À Rome, depuis deux jours, à heures fixes tous les habitants se retrouvent à la fenêtre pour saluer la vie, les soignants... Témoignage d’une romaine.

En direct de Rome

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Place Saint-Pierre

Place Saint-Pierre

© Websi / Pixabay

« Hier et avant-hier quelque chose de magique s’est produit : à des heures précises tous les citoyens italiens ont arrêté un instant de s’activer dans leurs maisons pour ouvrir leurs fenêtres, se pencher vers le monde extérieur, vers les autres, et s’unir à leurs voisins dans un acte de reconnaissance et d’unité.

Samedi à 12h00 nous avons tous commencé à applaudir pour remercier les médecins et les agents de santé qui s’occupent inlassablement des patients du coronavirus dans le pays. Notre petite rue du centre-ville de Rome, qui normalement à cette heure est inondée de touristes bruyants, de mobylettes et voitures polluantes, dans le silence profond dans lequel elle est désormais, a commencé à résonner des applaudissements, comme un écho infini qui rebondissait d’un bâtiment à l’autre. Cela nous a profondément émus. Un acte de solidarité, de reconnaissance, d’unité en cet instant que nous vivons et partageons tous ensemble. Notre cœur tremblait avec la rue, et les larmes montaient dans nos yeux.

Quelques heures plus tard, à 18h00, tout d’un coup et à nouveau, les fenêtres de notre rue se sont réouvertes pour faire sortir un chant, une musique italienne, qui a rempli l’air et égayé les esprits confinés. Comme une colombe qui se libère de sa cage, la musique est sortie de nos murs, de nos cœurs et a donné voix à notre besoin d’appartenance ! Oui nous sommes Italiens, et fiers de l’être!

Tous les jours ce rendez-vous se reproduira. Avec chaque jour, un chant nouveau qui sera chanté et retransmis par nos radios et portables. Aujourd’hui ce sera le tour de « Volare ». Nous volerons très hauts, comme l’espérance qui demeure en nous. Comme la colombe de Noé qui partit à la recherche de la Terre Promise.

Et puis, ce n’est pas fini. A 21h00, encore un dernier rendez-vous. Avant de se coucher, la rue s’est éteinte. Toutes les lumières à l’intérieur des appartements ont été éteintes également, les fenêtres ouvertes et des petites mains tremblantes en sont sorties tenant qui une bougie, qui un portable, qui des torches allumées pour illuminer la rue et projeter leurs raies de lumière vers le ciel, afin que le satellite, caché quelque part là-haut, reprenne l’Italie. Un témoignage pour rappeler au monde que nous sommes toujours vivants et que nous sommes unis, citoyens d’un pays qui brille encore ! »