Quelle réforme pour l’Église ? - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Quelle réforme pour l’Église ?

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L'Adoration de l'Enfant, vers 1496. Musée des Beaux-Arts, Lyon. Jacquelin de Montluçon.

L'Adoration de l'Enfant, vers 1496. Musée des Beaux-Arts, Lyon. Jacquelin de Montluçon.

© Julian Kumar / Godong

En cette veille de Noël, les regards ne sont pas forcément tournés vers la crèche, même si, ici et là, on s’intéresse à la figure de Jésus d’une façon très remarquable. Notamment dans Le Figaro hors-série coordonné par le Père Olivier-Thomas Venard, vice-directeur de l’école biblique de Jérusalem. Je pense aussi à un témoignage surprise, celui de la journaliste Léa Salamé, pour le dernier numéro de La Vie. On s’intéresse aussi à l’institution Église que l’on décrit souvent comme fragilisée et même en crise, ce qui réclamerait une longue analyse fondée sur un sérieux discernement. À supposer qu’il y ait crise, serait-ce l’institution qu’il faudrait plaindre en se penchant sur son sort ou sa finalité qui est de rendre témoignage au Christ Sauveur ? On connaît la célèbre répartie de Jeanne d’Arc lors de son procès de Rouen : « L’Église et Jésus-Christ, m’est avis que c’est tout un. »

C’est bien là le paradoxe et le mystère. L’institution séparée du Christ n’a pas d’intérêt. Ses effets bénéfiques dans l’ordre civilisationnel n’ayant de réalité et de spécificité qu’en vertu de l’Évangile continué et communiqué. On sait que le pape François s’en préoccupe et qu’il envisage des réformes de l’appareil central, celui de la Curie, dans ce seul but. Il s’en expliquait encore samedi dernier devant les cardinaux. Une nouvelle évangélisation s’impose, disait-il, dans la mesure où la foi ne constitue plus un présupposé évident du vivre-ensemble, où elle se trouve même raillée, marginalisée, ridiculisée.

Dans ce sens, François poursuit l’effort de ses prédécesseurs immédiats. Jean-Paul II qui n’a cessé de prêcher la ré-évangélisation des nations anciennement évangélisées et Benoît XVI créant à cet effet un dicastère inédit. Pour cela il s’agit d’envisager des moyens adéquats et un réexamen de la pastorale. Ce renouveau nécessaire doit-il entraîner des divisions dans l’Église ? Selon le clivage conservateurs / progressistes ? Ou traditionalistes / libéraux ? Peut-être pas, car les oppositions idéologiques ne servent pas forcément la cause de l’Évangile. Déchirer la robe qui devrait être sans couture c’est donner le pire des contre-témoignages, alors que Noël nous invite à tourner nos regards vers l’unique nécessaire.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 décembre 2019.