Protéger l’environnement n’est pas une vaine prière - France Catholique

Protéger l’environnement n’est pas une vaine prière

Protéger l’environnement n’est pas une vaine prière

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Le 10 août dernier, le Pape François a institué le 1er septembre comme Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la Création. Cette initiative s’inscrit en prolongement de l’Encyclique Laudato Si’ sur la sauvegarde de la Maison commune publiée par le Saint-Père le 18 juin précédent. « En tant que chrétiens, nous souhaitons offrir notre contribution à la résolution de la crise écologique à laquelle l’Humanité est actuellement confrontée » explique le Souverain Pontife à l’appui de sa décision, ajoutant « [Cette journée] offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse occasion de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardien de la Création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la Création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons ».

La date du 1er septembre a été retenue pour coïncider avec celle déjà choisie par l’Église orthodoxe dont elle constitue le premier jour de l’année ecclésiastique. Cette première initiative revient au patriarche de Constantinople Bartholomé 1er très engagé en faveur de la protection de l’environnement au point d’être surnommé le « Patriarche vert ». La décision du Pape François revêt donc également une dimension œcuménique qu’il justifie « pour témoigner de notre communion croissante avec nos frères orthodoxes ». Ce n’est pas la première fois, cependant, que l’Église catholique appelle ses fidèles à prier pour l’environnement. On peut penser, en particulier, à l’antique rituel des rogations institué, semble-t-il, en 470, par saint Mamert, alors évêque de Vienne (Isère), à la suite d’une série de calamités naturelles.

Célébrées les lundi, mardi et mercredi qui précèdent l’Ascension, on se tournait vers le ciel où Jésus allait bientôt monter, pour demander (« rogare » en latin) sa clémence à une époque où les récoltes sont soumises aux risques cumulés des orages, des gelées tardives et de la sécheresse. Tombée en désuétude, cette pratique connaît cependant un regain de faveur suite aux récents épisodes de sécheresse. Mais encore pourrait-on objecter que ces prières sont plus tournées vers l’usage de la nature que sa protection.

Ce n’est pas non plus la première fois qu’une journée est plus particulièrement dédiée à la prière pour la protection de la planète. Certains pays avaient déjà fixé une telle date, comme l’Italie au 27 juin. C’est a l’occasion de la première de ces journées, en 2006, que le pape Benoît XVI, lui-même très soucieux des problèmes écologiques, avait déclaré : « En dialogue avec les chrétiens des différentes confessions, il faut s’engager à prendre soin de la Création, sans en dilapider les services et en les partageant de façon solidaire ».

Par ailleurs, en proclamant François d’Assise, par la Lettre apostolique Inter sanctos praeclarosque viros, patron de ceux qui se préoccupent d’écologie, le Pape Jean-Paul II avait indirectement incité les fidèles engagés dans de telles actions à prier pour l’efficacité de leur engagement en la fête du saint fixée au 4 octobre.

Pour autant, la décision du Pape François constitue une initiative majeure puisque, pour la première fois, elle engage l’Église universelle sur une date commune et sur un objet clairement défini, avec toute l’autorité du magistère. Quant à savoir de quelle manière il conviendra de se tourner vers Dieu le 1er septembre prochain, le Saint-Père a déjà, en quelque sorte, fourni la matière puisque l’Encyclique Laudato Si’ s’achève par deux prières qui pourront fort opportunément être utilisées ce jour-là, l’une pour tous ceux croyant en un Dieu créateur et l’autre pour les chrétiens afin qu’ils assument les engagements de l’Évangile en faveur de la Création, cette dernière se concluant ainsi : « Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté,. Loué sois-tu. Amen ».