« Les vertus : clés du bonheur » - France Catholique
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L'amour du travail bien fait avec saint Joseph artisan
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« Les vertus : clés du bonheur »

Saint Thomas a réalisé le premier traité complet sur les vertus, offrant à l’Église un outil prodigieux de connaissance de l’âme.

Entretien avec Aude Dugast, philosophe.

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La Vierge entre saint Dominique et saint Thomas d’Aquin, vers 1424, Fra Angelico, Musée de l’Ermitage.

La Vierge entre saint Dominique et saint Thomas d’Aquin, vers 1424, Fra Angelico, Musée de l’Ermitage.

Qu’est-ce que la vertu ? Aude Dugast : C’est une « disposition habituelle et ferme à faire le bien » (CEC 1803). Il y en a deux catégories : les vertus théologales, qui sont infusées par la grâce de Dieu, en particulier au baptême. Les vertus cardinales, que l’on appelle aussi vertus morales. Auxquelles on peut ajouter les vertus mineures, qui en découlent (lire encadré). Les vertus théologales disposent le chrétien à vivre en relation avec Dieu. Les vertus morales sont « les attitudes fermes, les dispositions stables, les perfections habituelles de l’intelligence et de la volonté qui règlent nos actes, ordonnent nos passions et guident notre conduite selon la raison et la foi » (CEC 1834). Elles procurent facilité, maîtrise et joie. Elles sont inscrites dans notre nature mais le péché originel nous empêche de les vivre pleinement. En quoi les vertus sont-elles un chemin de bonheur ? Nous avons été créés pour le bonheur – la Béatitude éternelle – et sur ce chemin vers le bonheur, nous avons besoin d’être guidés car, parfois, nous partons dans la mauvaise direction ou abandonnons le chemin par faiblesse. Les vertus nous aident à éviter les pièges et à trouver la bonne direction, en choisissant le bien, et à nous relever de nos chutes. Pourquoi Thomas d’Aquin dit-il que « le bonheur de l’homme est indissociable de la recherche de la vérité » ? Pour que l’homme parvienne au bonheur complet propre à sa nature, il faut que son intelligence parvienne à l’épanouissement de ce pour quoi elle est faite : l’adhésion à la vérité. L’homme ne peut être heureux s’il s’écarte de la vérité. Et les vertus conduisent justement sur ce chemin de la vérité car elles ont comme sujet ce qui est raisonnable : la vertu n’est jamais irrationnelle. Voilà pourquoi elle est la clé du bonheur. La vertu est entre l’excès et le manque, c’est la mesure. Saint Thomas décrit cela très bien. Par exemple être charitable ne signifie pas donner de façon inconsidérée. Comme « nous ne pouvons pas venir en aide à tous » et comme « la vertu ne nous incline pas à l’impossible » nous ne pouvons pas faire du bien à tous les hommes. Il faut « tenir compte du temps et du lieu car tout acte vertueux doit toujours rester dans les limites exigées par les circonstances ». Comment reconnaît-on une personne vertueuse ? Lorsque son premier mouvement est de poser le bon choix. La personne vertueuse tend de tout son être vers le bien. Cela montre que la vertu est devenue progressivement chez elle une deuxième nature. Et cela rend la personne heureuse, car c’est notre vraie nature d’être vertueux. Donc un des signes qu’une personne est vertueuse, est qu’elle est heureuse de poser cet acte bon ou, à tout le moins, n’est pas malheureuse de le faire. Mais, bien sûr, il vaut toujours mieux faire un acte bon en maugréant qu’un acte mauvais avec satisfaction ! Retrouvez l’article complet dans le magazine.
—  la_ronde_des_vertus.jpgLa ronde des vertus. Les clés du bonheur avec Thomas d’Aquin, Aude Dugast, éd. Salvator, 2022, 160 pages, 17 €.