Les personnalités qui font laTrinité - France Catholique

Les personnalités qui font laTrinité

Les personnalités qui font laTrinité

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« Personnalité », un mot nanti de nombre d’acceptions — positives comme négatives. Mais la définition habituelle (neutre) se trouve dans le Dictionnaire d’Oxford de la langue Anglaise : « Qualité ou ensemble des qualités qui font d’une personne un individu particulier ; caractéristique personnelle ou individuelle d’une personne qui en fait un être sortant de l’ordinaire. »[N.d.T. : nos dictionnaires français sont du même avis ! ]. Pour nous chrétiens, Dieu est trois personnes. Il est certain que l’union des trois personnes se fait dans l’unité-différence. Le Fils diffère du Père, l’Esprit diffère du Père et du Fils, et ainsi de suite. Ceci peut ressembler à du polythéisme, horreur pour les Musulmans et autres croyants attachés à un strict monothéisme. Mais comme le déclare St. Thomas d’Aquin à propos d’un prétendu polythéisme des Chrétiens selon les Musulmans, le malentendu des Musulmans relève de leur vision étroite de la descendance au sens physique du terme, et de leur incapacité à comprendre la descendance spirituelle Ainsi donc, concevoir l’unique nature divine telle que reçue par les Chrétiens en Père, Fils et Esprit Saint, n’a rien de contradictoire, et ne doit nullement être compris comme « croire en trois dieux ». Ces trois Personnes n’ont donc pas des personnalités identiques, comme des « clones », et il ne faut pas nous étonner de la spécificité de leurs personnalités. Que peut-on en dire ? Le Fils : pour nous Chrétiens, imprégnés de la religion du Fils, il est évident que la personnalité de Jésus Christ, qui vint et vécut parmi nous, et nous proposa même parfois d’entrevoir ses propres qualités, nous touche particulièrement. Il nous décrit tout simplement ce qu’Il est, et comment Le voient les autres : «Chargez-vous de mon joug, et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez soulagement pour vos âmes.» (Mt. 11:29). Parfois, selon les Évangiles, Jésus laisse voir Sa nature divine et Son pouvoir surnaturel, comme lors de la Transfiguration (Mc, 9:1), ou, lorsque les gardes venus L’arrêter au jardin des oliviers tombèrent à terre comme il s’identifiait (Jn, 18:6), ou au cours de nombreux exorcismes, les démons sentant le pouvoir émanant de Sa Personne. La plupart des gens, tout en s’émerveillant de ses guérisons et exorcismes, ne remarquaient vraisemblablement rien de plus en Sa présence qu’un calme et modeste prédicateur. Ses voisins posaient la suestion, «d’où lui viennent cette sagesse… ? … n’est-il pas le fils du charpentier ?… d’où lui vient donc tout celà ?» (Mt, 13:55-56) Les cousins de Jésus eux-mêmes ne reconnaissaient rien de spécial en Lui, et ne crurent en Lui qu’après la Résurrection. Jésus nous parle aussi de ce qui l’intéresse dans l’existence : ne pas juger les pécheurs, mais les sauver (Mt, 9:13), alors qu’à la fin des temps c’est lui qui sera chargé par Dieu le Père du jugement définitif (Jn, 5:22). Le Père : le Nouveau Testament fourmille de références à Dieu le Père, mais on trouve également cette conception de Dieu « Père » dans l’Ancien Testament : chez les Prophètes (Is, 63:16 , 6:8 ; Jr, 3:4 , 3:19) ainsi que dans le Psaume 89, mais particulièrement dans le Livre de la Sagesse où Dieu est décrit comme le « Père du monde » qui a créé le premier homme (10:1), traite le juste de manière paternelle (2:16 , 11:11), et où toutes choses sont gouvernées par la Providence (14:3). Dans l’Évangile selon St. Jean, nous voyons que Jésus sentait une présence permanente du Père (Jn, 5:19), parlant des leçons tirées de Sa présence (8:38 , 12:50), et ajoutant qu’en fait le Père agit par Son intermédiaire (14:10). Jésus, à l’imitation de ce qu’Il voit dans le Père, peut dire à Philippe : «Qui m’a vu a vu le Père.» (Jn, 14:9). Jésus parle du Père comme d’un Créateur bienveillant, qui répand et entretient toutes sortes de bienfaits sur le monde, qu’ils soient ou non bien utilisés, le bienfaiteur plein de sollicitude veillant sur les oiseaux du ciel et les lis des champs, répondant aux moindres besoins de tous, bons et mauvais (Mt, 5:45 , 6:8), et, tel un architecte sur ses chantiers, préparant constamment l’hébergement des fidèles au paradis (Jn, 14:2 , 20:23). L’Esprit Saint : bien que Michel-Ange ait réalisé une œuvre magnifique avec Dieu le Père dans la Chapelle Sixtine, le Père n’apparaît dans les Évangiles que sous forme d’un nuage (Mt, 17:5 , Mc, 9:6 , Lc, 9:35). L’Esprit Saint, n’apparaissant que comme une colombe (Mt, 3:16 , Mc, 1:10 , Lc, 3:22 , Jn, 1:32) ou comme des langues de feu (Ac, 2:3), lancerait un encore plus grand défi au talent de Michel-Ange. (j’ai le vague souvenir d’avoir vu dans une église en Europe, voici quelques décennies, une statue féminine de l’Esprit Saint). Dans le Nouveau Testament l’Esprit Saint est comparé à un vent soufflant çà et là, à son gré (Jn, 3:8) accordant des grâces spéciales (Ga, 5:2), y-compris des pouvoirs extraordinaires tels que prophéties et guérisons (Ac, 2:17 , 1 Co, 12:8-9), et à l’occasion inspirant aux compagnons de Jésus les paroles nécessaires en des circonstances difficiles et sous la menace des autorités (Lc, 12:11). Le mystique Luthérien allemand Jacob Boehme (1575-1624), auteur de Trois principes de l’Essence Divine et Trois aspects de la vie de l’homme fut obsédé presque toute sa vie par la Doctrine de la Trinité. Il écrivit abondamment sur les diverses interventions du Père, du Fils et de l’Esprit Saint de par le monde, et s’éleva contre Musulmans et autres qui réfutaient la Trinité. Le philosophe allemand Hegel (1770-1831), fasciné par les vues trinitaires de Boehme mais choqué par son enthousiasme mystique qui « donnait le vertige », s’est attaqué « scientifiquement » à une vue philosophique des idées trinitaires dans le monde. Hegel rejoignait Boehme dans la défense de la Chrétienté Trinitaire. Au sujet du déisme apparu lors de la Révolution Française, Hegel écrit que l’Être Suprême du Déisme, exalté par Voltaire et autres philosophes des Lumières, n’était qu’un relent brumeux d’un vague « au-delà », puis énonce sa « phénoménologie » personnelle analysant la venue de la « Religion trinitaire révélée ». On entend souvent dire que le cœur de la famille chrétienne est une image de la Trinité, et c’est très vrai. Mais il y a, bien sûr, des nuées d’autres comparaisons de par le monde, certainement bien davantage que les milliers imaginés par les grands mystiques tels que Boehme. 22 novembre 2016 Source : https://www.thecatholicthing.org/2016/11/22/personalities-in-the-trinity/ Tableau : La Trinidad par José de Ribera, 1635 (Musée du Prado, Madrid). N.d.T. : citations bibliques, texte français de la Bible de Jérusalem.