Les flammes de Notre-Dame - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Les flammes de Notre-Dame

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© Michel Pourny

Après la sidération, l’horreur, le chagrin de tout un peuple, partagés, bien au-delà de nos frontières, les flammes de Notre-Dame nous interrogent profondément et à tous égards. Il y a, évidente à tous, la signification d’un monument, l’une des merveilles du monde. Sans la présence de la beauté, et le témoignage que lui apporte l’art sous toutes ses formes, il n’y a pas d’humanité. Et si nous sommes déchirés à la vue de la beauté qui se consume, c’est que quelque chose d’essentiel est touché en nous. Si nous y étions insensibles, c’est que notre cœur manquerait à ce qui innerve la part la plus précieuse de nous-mêmes. Certes, on peut se demander s’il n’y a pas quelque disproportion en faveur du sens esthétique, alors que par ailleurs tant de malheurs et de souffrances devraient, par priorité, nous bouleverser. Mais nous serions imperméables à toute compassion, s’il n’y avait en nous-mêmes ce foyer où la vérité, la bonté et la beauté participent à un même chœur de louange et de vénération.

Expression de la foi chrétienne

Notre-Dame de Paris n’est pas n’importe quelle œuvre d’art. Elle est l’expression magnifique de la foi chrétienne qu’une multitude d’artistes a portée à un rare degré de perfection. La beauté y est toute au service de la vérité, celle qui apporte le Salut. N’importe quel visiteur, même et peut-être surtout le plus ignorant du mystère chrétien, ne peut manquer d’être troublé par la signification d’un tel monument, qui vous arrache à la médiocrité quotidienne. Notre humanité serait-elle donc supérieure à l’horizon clos de nos sociétés, même lorsqu’elles se flattent d’être orientées vers le progrès ? Le transhumanisme ne devient-il pas ridicule face à l’espérance de la vie éternelle ? Et l’histoire contemporaine n’est-elle pas dévitalisée d’avoir perdu la perspective de ses origines et la pédagogie de l’Alliance avec Dieu ?

La vision du Ressuscité

Enfin, que la tragédie de la cathédrale ait eu lieu au début de la Semaine sainte ne manque pas de nous troubler aussi. L’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, dans son homélie de la messe chrismale à Saint-Sulpice, n’a pas manqué d’insister sur l’analogie qui existe entre le bâtiment de pierre et les pierres vivantes que constitue l’Église : « La cathédrale revivra, elle se redressera, nous sommes dans la Semaine sainte. Nous croyons à la résurrection mais également à tout ce que le Seigneur a fait par nos mains, en particulier cette cathédrale. Mais pour qu’elle revive, il nous revient de recevoir cette vie qui ne vient que de Dieu qui transporte les intelligences et les cœurs. » Il y a aussi analogie entre Notre-Dame à reconstruire et l’Église à relever de ses misères présentes. Mais de toutes nos tragédies, émerge la vision du Ressuscité !