L'alerte amazonienne - France Catholique
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L’alerte amazonienne

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Amazonie vue du ciel

Amazonie vue du ciel

CC by sa : Véronique Debord-Lazaro

Les incendies qui ravagent la forêt amazonienne sont à prendre extrêmement au sérieux. Comment sous-estimer la catastrophe écologique que constitue la mise en danger de ce véritable poumon vert du continent sud-américain, dont la fonction est mondiale ? Les autorités internationales ont réagi, le Pape s’affirmant inquiet pour la planète, les dirigeants du G7 réunis à Biarritz exprimant leur accord pour aider les pays atteints par le sinistre, après que le président Macron ait marqué la priorité de l’événement dans les préoccupations du sommet qu’il recevait.

Une polémique révélatrice

La polémique qui s’en est suivie de la part des dirigeants brésiliens est à la mesure de la responsabilité qui repose sur leurs épaules. Ont-ils pris vraiment conscience de la dimension du défi qui concerne d’abord leur propre pays ? Ont-ils mobilisé tous les moyens aptes à enrayer le fléau ? Contraints par l’émotion de l’opinion alertée par les médias, ils se sont employés à minorer l’ampleur des dégâts, pourtant bien supérieure à celle des années précédentes. Mais en même temps, ils n’en mettaient que mieux en valeur le caractère récurrent de la menace qui plane sur la forêt amazonienne. Le président Jair Bolsonaro, en décidant d’envoyer l’armée brésilienne au contact du feu, signifiait que c’est une véritable guerre qu’il s’agissait de mener. Encore faut-il avoir les armes proportionnées à l’adversaire pour le combattre avec quelque chance de succès.

Une écologie intégrale

Non, le défi écologique n’est pas un effet de mode, quelles que soient les incertitudes qui demeurent sur les causes du réchauffement climatique et sur ses suites. Il est impossible de nier ces réalités que sont la fonte des glaces arctiques et les problèmes posés aux pays du Sahel. Même les régions tempérées sont en cause avec les conséquences sur la végétation et les cultures vivrières. C’est à bon escient que le pape François est intervenu sur le sujet dans son encyclique Laudato si’ en mettant en évidence les données anthropologiques et théologiques de la conduite de l’humanité face à la Création. Si la Providence a remis à la famille humaine la gérance du cosmos, c’est pour en assumer la garde et non pour en exploiter les ressources à l’infini dans une logique de volonté de puissance et en s’assujettissant à la domination de la technique. C’est donc une véritable conversion qui s’impose eu égard à la conception de l’économie et aux facteurs actuels de la mondialisation libérale. Le souci écologique doit aussi se déployer jusqu’à la pensée d’une écologie humaine et non pas seulement cosmique. Il y a quelque inconséquence à refuser la domination technique sur la nature alors qu’on l’imposerait aux hommes et aux femmes à travers des réformes dites sociétales comme la PMA et la GPA.