Joyeux café ! - France Catholique

Joyeux café !

Joyeux café !

Derrière les Cafés Joyeux se cache un entrepreneur, Yann Bucaille Lanrezac, 50 ans.
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Yann et Lydwine Bucaille Lanrezac (au dernier rang), entourés de l'équipe d'un des Cafés Joyeux. Parmi eux, des jeunes en situation de handicap mental et cognitif.

Au premier abord, il fait penser à ces marins, comme Éric Tabarly ou Marc Pajot, dont il a été le coéquipier pendant de nombreuses années. Grand et râblé, les cheveux en bataille et le sourire aux lèvres, Yann Bucaille parle avec authenticité.

Né en 1969 à Paris, son histoire familiale l’a façonné, dès son plus jeune âge  : « Mon cœur a toujours été en Bretagne, où sont nos origines. » Sa famille est entrepreneuriale, à l’image de son père, Yves – « il nous a quittés il y a six mois. Je lui dois beaucoup ». Sa mère, Catherine, est une descendante du général Lanrezac, l’un des héros de la Première Guerre mondiale.

« En 1914, mon aïeul a dû prendre une décision terrible : désobéir au maréchal Joffre. Lors de la bataille de Guise, Joffre lui donne des instructions qu’il savait mauvaises. Et il choisit de lui désobéir. Grâce à sa désobéissance, les Allemands ne sont jamais arrivés à Paris. » Le général Lanrezac sera toutefois condamné, dégradé et humilié publiquement. Il finit par être réhabilité de son vivant et est enterré aux Invalides.

Yann raconte aussi qu’en 1789, l’un de ses ancêtres s’appelait le marquis de Cazernal, chef de la garde de Marie-Antoinette : « Si vous faites l’anagramme de Cazernal, cela devient Lanrezac. Il s’est fait couper la tête et son fils a changé son nom en Lanrezac… »

Il navigue dès le plus jeune âge

Sa grande passion ? La mer ! Il navigue dès le plus jeune âge sur les eaux de Bretagne, entre Cancale, Dinard et Saint-Malo. Et transforme sa passion en métier, devenant le coéquipier de Marc Pajot, lors de la Coupe de l’America.

Il rencontre l’amour de sa vie, Lydwine. Mariés le 13 juin 1998, le jour de la disparition d’Éric Tabarly, ils ont aujourd’hui trois enfants. Ils évoquent aussi leur quatrième fils, Lazare, mort-né en 2019. De cette épreuve, ils ont tiré une force et une sagesse incroyables. Notamment que la vie de couple est première : « C’est prioritaire et vital. Nous avons trop vu de couples se diviser et s’assécher parce qu’ils avaient mis en premier leurs enfants. »

Un entrepreneur au long-cours

La facette entrepreneuriale de Yann fait, elle aussi, partie de ses gènes. Depuis plusieurs générations, sa famille est présente dans le transport maritime, la vente de bateaux et la distribution. Avant de lancer Café Joyeux Yann a dirigé le groupe familial Émeraude. Ce dernier est spécialisé dans les énergies, l’électricité solaire et la distribution de polymères. Il a également à son actif le célèbre hôtel 5 étoiles Castelbrac, qui s’est ouvert en 2015 à Dinard. Le groupe est aussi constitué d’une fondation, Émeraude Solidaire, à travers laquelle il a fait construire en 2012 un catamaran de 18 m, Ephata, « pour faire naviguer des personnes en souffrance, des enfants malades et des personnes âgées. Depuis, nous avons fait plus de 600 sorties. Chaque sortie était formidable et approfondissait notre humanité… »

Réconciliez-vous !

Pour Yann, membre de la communauté de l’Emmanuel, Noël évoque une autre fragilité : celle de la crèche. Il y voit un message d’espérance : « À Noël, Notre Père nous envoie Son Fils. Il se fait le plus petit d’entre nous. En même temps, à travers son extrême fragilité de nouveau-né, Il nous apporte la Paix, la Joie et l’Espérance. Il nous dit : cessez vos disputes de l’année passée, vos divisions, déposez vos vies blessées et repartez en paix. Réconciliez-vous. Sous le ciel étoilé de Noël, Sa Miséricorde vous relève. »