Hommage à Robert Masson - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Hommage à Robert Masson

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Robert Masson était d’abord un homme de foi, authentique témoin, un homme dans la simplicité et la vérité laissant parler son cœur pour soutenir et défendre au besoin les plus petits, les plus faibles comme ces enfants handicapés de l’Association Montjoie, de Jean et Lucette Alingrin. Il laissait parler son cœur, mais il demeurait lucide et clairvoyant, discernant, lui le journaliste, ce qui est significatif et essentiel dans le cours des événements. Robert Masson était un homme de foi. Il voyait dans ces événements la trace de l’action de Dieu parmi les hommes, dans notre monde si souvent tourmenté, où la paix est bafouée, où il faut parfois devenir fort pour empêcher le pire. Il avait été un observateur attentif et enthousiaste du Concile Vatican II, dont il voyait les décisions et les orientations répondre aux attentes du dynamique militant qu’il fut et qu’il n’a cessé d’être. Présent à la rencontre d’ Assise, il fut enthousiasmé par cette journée au cours de laquelle le pape Jean-Paul II accueillit en 1986 les représentants de toutes les religions. Robert Masson était un audacieux qui osait. Ainsi, à sa libération, il accueillit Jorge Valls, combattant de la révolution cubaine, ancien compagnon de Fidel Castro qui le fit condamner, parce que devenu pacifiste, à vingt ans de prison. Libéré, jeté dans un avion pour Paris où il ne connaissait personne, c’est Robert Masson qui le prit sous son aile et entreprit de le faire recevoir par Jean-Paul II en personne. Il partit alors avec quelques amis pour Rome, mais Jorge Valls n’avait même pas de passeport. Il fut refoulé à l’aéroport de Rome. Nous attendîmes ensemble toute la nuit sous la surveillance des carabiniers qui, ébahis, au petit matin, virent arriver une voiture du Vatican avec le passeport délivré pour Jorge Valls par la Cité du pape… Quand Jean-Paul II entra dans la salle où nous l’attendions, Jorge Valls, en pleurant d’émotion, se jeta dans les bras du pape et lui donna dans un linge un peu de la terre du tertre où l’on fusillait ses amis prisonniers. Voilà quelles rencontres était capable d’obtenir Robert Masson. Il en fut de même avec ses amis russes libérés du goulag.

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