Des prêtres pour les chrétiens d’Orient - France Catholique
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Des prêtres pour les chrétiens d’Orient

Recteur du séminaire Redemptoris Mater à Beyrouth (Liban), le Père Guillaume Bruté de Rémur forme des prêtres pour tout le Proche-Orient. Au Liban, il se bat inlassablement pour doubler sa capacité d’accueil, au cœur d’un quartier qui porte encore les stigmates d’une guerre cruelle. Un enjeu crucial.

Entretien avec le P. Guillaume Bruté de Rémur

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Le Père de Rémur sur le chantier du futur séminaire.

Le Père de Rémur sur le chantier du futur séminaire.

© Laura Bousquet

Quelle est l’origine des séminaires Redemptoris Mater ?

Père Guillaume de Rémur : Les initiateurs du Chemin néocatéchuménal, qui envoyaient des familles en mission dans le nord de l’Europe et dans les régions frappées par la sécularisation, se sont vite aperçus qu’il était indispensable de former des prêtres missionnaires, capables de collaborer avec les laïcs, prêts à quitter leurs diocèses pour aller là où personne ne voulait aller. En 1987, ils ont eu l’occasion de présenter leur intuition à Jean-Paul II, qui tenait depuis des années un discours prophétique sur la nouvelle évangélisation. Ils lui ont suggéré d’ouvrir un séminaire à Rome, international, missionnaire et diocésain, pour accueillir les vocations du Chemin. Et le pape a donné son accord. Depuis, l’expérience a été reproduite et l’on compte désormais 126 séminaires Redemptoris Mater dans le monde.

Aujourd’hui, vous nourrissez de grands projets pour le séminaire de Beyrouth…

Alors que nous étions locataires de nos bâtiments depuis notre installation au Liban, le diocèse de Beyrouth nous a demandé si nous étions prêts à aller vivre au côté des musulmans. Les immeubles qu’il était prêt à nous donner, je les avais identifiés dès mon arrivée au Liban : ils se dressent là où ont éclaté les combats en 1975. À l’époque, l’église paroissiale locale avait été complètement détruite et le paysage était apocalyptique. Je rêvais de les restaurer et d’en faire le signe que l’évangélisation guérit les blessures de la guerre. Si nous parvenons à réunir les fonds nécessaires à leur réhabilitation, nous pourrons élargir les capacités de formation. L’objectif à terme est de passer de 20 à 50 séminaristes. Très concrètement, cette année, je n’ai pas la place pour en accueillir de nouveaux.

Quels sont les fruits concrets de votre action ?

Dans le diocèse syriaque-catholique du Caire, il n’y avait plus de vocations. La plupart des chrétiens avaient émigré ou étaient morts. L’évêque est venu me voir. Un homme très humble qui m’a demandé de lui envoyer une vocation. Je lui ai confié un jeune Chilien. Par sa simplicité et sa gentillesse, ce jeune prêtre a transformé la paroisse. Du coup l’évêque m’a demandé un autre prêtre. Nous avions une vocation syro-catholique de Turquie qui s’est alors incardinée au Caire. Puis j’ai envoyé en mission un séminariste polonais qui lui aussi a finalement été ordonné pour l’éparchie. L’évêque a ainsi pu rouvrir une première paroisse syriaque-catholique à Alexandrie à partir de laquelle ce jeune prêtre, accompagné de familles missionnaires, commence un travail d’évangélisation.

Nous travaillons dans la discrétion, compte tenu de la situation difficile des chrétiens. Mais aujourd’hui les trois paroisses syriaques-catholiques du diocèse sont relancées. À tel point que l’évêque veut désormais ordonner d’autres séminaristes pour que son diocèse prenne une dimension missionnaire et redonner ce qu’il a reçu !

Retrouvez l’intégralité de l’entretien dans le magazine.

Pour financer le projet : par chèque ou virement à l’ordre de L’Œuvre d’Orient en précisant « Dossier 90245 », à envoyer par courrier à Mme Dagher, L’Œuvre d’Orient, 20, rue du Regard, 75006 Paris / www.oeuvre-orient.fr. Rubrique “Faire un don”.