« Buzz l’éclair » contre « Top Gun » - France Catholique

« Buzz l’éclair » contre « Top Gun »

« Buzz l’éclair » contre « Top Gun »

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Affiche du film «Top Gun : Maverick», avec Tom Cruise.

Affiche du film «Top Gun : Maverick», avec Tom Cruise.

© Paramount Pictures / allocine

Non, il ne s’agit pas d’un crossover, l’un de ces films dont Hollywood a le secret qui consiste à mélanger au sein d’un même long-métrage deux univers différents : Buzz l’Éclair contre Top Gun pourrait être le titre d’une bataille bien réelle qui se joue depuis longtemps dans les studios de la Côte Ouest et qui, à la faveur d’un wokisme étouffant, devient toujours plus âpre.

Certes, le cinéma américain a toujours été le théâtre d’affrontements idéologiques intenses – il suffit de songer à la période maccarthyste – mais au cours des dernières années, la production semble s’être orientée de manière presque hégémonique vers la promotion des valeurs dites « inclusives ». Dès 2018, Warner s’était ainsi engagé en faveur de l’inclusion rider, une clause contractuelle visant à la création de quotas en faveur des personnes LGBT, handicapées ou « colorées » (« people of colour  », en version originale).

Grégarisme

Clause ou non, par mimétisme ou crainte de l’ostracisation, c’est toute l’industrie ou presque de l’« entertainment » qui semble s’être mise à l’inclusivité. Films, séries, concerts, romans, livres pour enfants, « comics », sport, parcs de loisirs : tous accordent désormais une place valorisante aux héros et aux thèmes autorisés par ce qu’il faut bien nommer une véritable police de la pensée artistique et créative, dont la cérémonie des Oscars, une fois par an, est devenue la grand-messe planétaire.

Les exemples récents sont légion comme en témoigne le film d’animation de Pixar (Disney) Buzz l’Éclair, sorti en France le 22 juin dernier, à destination de tous les publics y compris les plus enfantins. Les scénaristes n’ont en effet pu s’empêcher d’y faire apparaître une héroïne « afro-américaine homosexuelle (…), dont le rôle consiste principalement à être ce qu’elle est » – comme le note avec esprit Jacques Mandelbaum dans Le Monde (22/06) – laquelle échange un baiser avec un autre personnage féminin du dessin animé.

Si cette œuvre n’avait été destinée qu’au public américain, nul doute que l’affaire n’aurait pas fait grand bruit dans la presse et que les protestations locales – forcément blanches, chrétiennes et trumpistes – n’auraient été traitées que par le mépris. Mais la donne a changé lorsqu’il s’est avéré que plusieurs pays musulmans refuseraient de la distribuer sur leur sol, à commencer par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis ou le Koweït.
Après avoir été tentés de supprimer la scène – préservation du profit oblige – les studios ont dû faire marche arrière sous la pression d’une campagne pro-LGBTQIA+. Et la version française du Huffington Post (18/03) de s’en féliciter sous ce titre élégant : « Le bisou gay de Buzz l’Éclair, le 1er pour Pixar, plus censuré » (sic). Manifestement, l’enseignement du wokisme prime sur celui de la langue française dans certaines écoles de journalisme…

Retrouvez l’intégralité de la revue de presse dans le magazine.