Au service de la Vérité - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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Au service de la Vérité

Parce qu’il a combattu le relativisme dans le domaine religieux, et ses conséquences néfastes sur les relations humaines, Benoît XVI a été la cible de nombreuses attaques. Il y a fait face sans jamais faiblir.

Controverses

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« L’Église détient seule la plénitude de grâce et de vérité. »

« L’Église détient seule la plénitude de grâce et de vérité. »

© Angie Menes - cathopic

«Les attaques contre l’Église et le pape ne viennent pas seulement de l’extérieur. Les souffrances viennent de l’intérieur de l’Église, du péché qui existe dans l’Église. » C’est dans l’avion qui le conduisait à Lisbonne, le 11 mai 2010, que Benoît XVI fit cette confidence à des journalistes… qui ne l’ont jamais ménagé. Hors de l’Église, et même dans l’Église, beaucoup ne lui pardonnaient pas de fustiger « la dictature du relativisme » qui régit le monde occidental. « Plus une religion s’assimile au monde et plus elle devient superflue », ajoutait-il en 2004 dans un entretien à l’hebdomadaire italien Panorama. Retour sur les controverses qui ont émaillé son pontificat.

« Panzer Kardinal » ?

C’est le sobriquet dont ses adversaires affublèrent Joseph Ratzinger bien avant qu’il ne devienne pape : préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi de 1981 jusqu’à son élection au trône de saint Pierre en 2005, l’ancien cardinal-archevêque de Munich fut jugé par ses détracteurs trop « conservateur », trop « intransigeant » alors même que ce dicastère, successeur du Saint-Office, a pour mission de « promouvoir et de protéger la doctrine et les mœurs conformes à la foi dans tout le monde catholique ».
« Le cardinal Ratzinger est détesté de nombreux catholiques progressistes, résumait l’AFP en avril 2005. De 1981 à aujourd’hui, ses interdits ne se comptent plus : non à l’ordination des femmes, non au mariage des prêtres, non à l’homosexualité, non au communisme, non à la Turquie dans l’Europe. […] Face à une Église en crise, il préconise le repli et le rapprochement avec les mouvements catholiques les plus radicaux, voire “fondamentalistes”. » Benoît XVI n’a pourtant pas eu d’autre ambition, tout au long de son ministère, que de rappeler, préciser et clarifier l’enseignement de l’Église qui n’a pas vocation, soulignait-il, à « s’assimiler au monde ». S’il le fit, ce ne fut jamais parce qu’un tempérament sévère l’y portait – chacun reconnaît aujourd’hui sa douceur et son humilité – mais par souci du salut des hommes.

Il faut, pour le comprendre, relire Dominus Iesus, déclaration de la Congrégation pour la doctrine de Foi sur « l’unicité et l’universalité salvifique de Jésus-Christ et de l’Église », approuvée par Jean-Paul II le 16 juin 2000.

Ce document, d’une rare densité théologique, condamne « le relativisme religieux qui porte à considérer que “toutes les religions se valent” » ; il rappelle que l’Église catholique, gouvernée par le successeur de Pierre et les évêques, détient seule « la plénitude de grâce et de vérité » ; en conséquence, les adeptes d’autres religions, bien qu’ils puissent recevoir la grâce divine, se trouvent objectivement « dans une situation de grave indigence par rapport à ceux qui, dans l’Église, ont la plénitude des moyens de salut ».

Cette déclaration ne fut pas seulement critiquée par les protestants, qui voulurent y voir une condamnation du dialogue œcuménique, alors qu’il s’agissait d’en clarifier les termes. Elle fut aussi contestée par certains théologiens catholiques qui dénoncèrent un retour à des positions préconciliaires – bien que la Congrégation pour la doctrine de la Foi ait pris soin de fonder ses conclusions sur les « affirmations doctrinales » de Vatican II. Surtout, Dominus Iesus réaffirmait, en en rappelant les fondements, une vérité que proclame le catéchisme : « Tout salut vient du Christ-Tête par l’Église qui est son corps » – une Église « sainte, catholique et apostolique », selon le symbole de Nicée-Constantinople que répètent les fidèles depuis le IVe siècle.

Ratisbonne : face à l’islam et au relativisme occidental

« Foi, raison et université : souvenirs et réflexions. » C’est le titre de la conférence que prononça Benoît XVI, le 12 septembre 2006, à l’université de Ratisbonne. Autant dire qu’on est loin de ce qu’en retinrent certains médias occidentaux, excitant par leur malignité le ressentiment de musulmans contre les chrétiens en général et le pape en particulier.

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