«Dans l’unité de la foi, proclamée depuis les origines de l’Église, les chrétiens sont appelés à marcher ensemble, en gardant et en transmettant avec amour et joie le don reçu.
[La profession de foi qu’est le Credo] nous donne l’espérance dans les temps difficiles que nous vivons, [car] les temps du Concile de Nicée n’étaient pas moins troublés. […] Arius, un prêtre d’Alexandrie d’Égypte, enseignait que Jésus n’est pas vraiment le Fils de Dieu, bien qu’il ne soit pas une simple créature. […] Cela correspondait à la mentalité répandue à l’époque et semblait donc plausible. […] Mais Dieu n’abandonne pas son Église. […] Alors que la controverse faisait rage, l’empereur Constantin se rendit compte que l’unité de l’Empire était menacée en même temps que l’unité de l’Église. Il convoqua donc tous les évêques à un concile œcuménique, c’est-à-dire universel, à Nicée, afin de rétablir l’unité.
[…] Le Credo de Nicée [promulgué par ce concile] ne formule pas une théorie philosophique. Il professe la foi en Dieu qui nous a rachetés par Jésus-Christ. Il s’agit du Dieu vivant : Il veut que nous ayons la vie et que nous l’ayons en abondance. […] Le Credo nicéen ne nous parle donc pas d’un Dieu lointain, inaccessible, immobile, qui repose en lui-même, mais d’un Dieu proche de nous, qui nous accompagne dans notre marche sur les chemins du monde et dans les lieux les plus obscurs de la terre. Son immensité se manifeste dans le fait qu’Il se fait petit, qu’Il se dépouille de sa majesté infinie pour devenir notre prochain dans les petits et les pauvres. Ce fait révolutionne les conceptions païennes et philosophiques de Dieu. […] Saint Basile de Césarée décrit la confusion qui s’ensuivit à l’aide d’images éloquentes, la comparant à une bataille navale nocturne dans une violente tempête, tandis que saint Hilaire témoigne de l’orthodoxie des laïcs par rapport à l’arianisme de nombreux évêques, reconnaissant que « les oreilles du peuple sont plus saintes que le cœur des prêtres ». […] Le Credo de Nicée nous invite donc à un examen de conscience. Que signifie Dieu pour moi et comment est-ce que je témoigne de ma foi en Lui ? L’unique et seul Dieu est-Il vraiment le Seigneur de la vie, ou bien y a-t-il des idoles plus importantes que Dieu et que ses commandements ? Dieu est-Il pour moi le Dieu vivant, proche dans chaque situation, le Père vers qui je me tourne avec une confiance filiale ?
Référence pour l’œcuménisme
[…] Enfin, le Concile de Nicée est d’actualité en raison de sa très grande valeur œcuménique. […] Il nous propose en effet un modèle de véritable unité dans la diversité légitime. Unité dans la Trinité, Trinité dans l’Unité, car l’unité sans multiplicité est tyrannie, la multiplicité sans unité est désagrégation. […] Cela ne signifie pas un œcuménisme de retour à l’état antérieur aux divisions, ni une reconnaissance mutuelle du statu quo actuel […], mais plutôt un œcuménisme tourné vers l’avenir, de réconciliation sur la voie du dialogue, d’échange de nos dons et de nos patrimoines spirituels. »
Source : In unitate fidei





