Quelles étaient les « sept églises de l’Apocalypse » ? - France Catholique
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Un pèlerinage aux racines de la foi
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Quelles étaient les « sept églises de l’Apocalypse » ?

Éphèse, Laodicée, Pergame… Les églises citées dans l’Apocalypse ont bel et bien existé dans l’actuelle Turquie. Mais le message qui leur était adressé résonne comme un avertissement prophétique, intemporel et universel.
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Les vestiges de la ville antique de Laodicée en Turquie. © Roman Odintsov /Pexels

Le livre de l’Apocalypse s’ouvre sur un envoi, sous forme de lettres, aux sept communautés chrétiennes de la côte méditerranéenne de l’Asie Mineure : celles d’Éphèse, Smyrne, Thyatire, Pergame, Sardes, Laodicée et Philadelphie, aujourd’hui en Turquie. Jean les connaît bien, il en sait les forces, les faiblesses, les tentations et le risque toujours vivace de compromission avec le monde. Alors qu’une persécution frappe durement les chrétiens à la fin du Ier siècle, il n’est guère étonnant que des Églises, fondées dans les années 50 soit par Paul, soit par Jean lui-même, se retrouvent ballottées aux vents contraires de la tempête, entre fidélité et martyre, ou faiblesse et retour au paganisme.

Le chandelier des Églises

Exilé sur l’île de Patmos par l’empereur Domitien, Jean ne peut quitter sa prison maritime. Il lui reste à les admonester, à la demande de l’Agneau immolé qui manifeste un amour inconditionnel à chacune de ces églises, et aux baptisés qui les composent. Le Christ, qui règne pour les siècles des siècles, les veut participant à son Royaume. On notera cependant que, si des promesses éclatantes sont faites aux vainqueurs, l’avertissement concernant le risque de chute – qui fera remiser le candélabre, symbole des Églises, là où il ne brillera plus – est à prendre très au sérieux.

Les sept communautés citées sont de prospères villes côtières aux portes de l’Asie, mettant en relation Orient et Occident, reliées entre elles par un solide réseau routier desservi par la poste impériale. Certaines sont le siège de sanctuaires et de pèlerinages fameux qui font leur fortune et leur renommée. Mais leur nombre de sept est aussi symbolique, puisque synonyme de perfection et d’universalité. Ainsi, ce que le Christ leur fait dire par l’intermédiaire de saint Jean les concerne certes en premier lieu, mais s’adresse aussi aux chrétientés de tous les temps et du monde entier, toujours sujettes aux mêmes maux.

« Le trône de Satan »

Éphèse « a abandonné sa ferveur première » qui, aux générations précédentes, la faisait renoncer aux idoles et brûler des traités de sorcellerie sans prix. Elle admet en son sein des prêtres déviants, les nicolaïtes, incitant à préférer les plaisirs charnels à la saine doctrine. Pergame tolère « le trône de Satan », le culte rendu à la gigantesque statue de Jupiter qui domine la ville – tant il est vrai que nous cherchons toujours des arrangements avec le prince de ce monde. Sardes s’est endormie, comme satisfaite du bien qu’elle fit jadis, persuadée qu’il suffira. Thyatire est tombée sous l’influence de Jézabel, une fausse prophétesse qui la détourne de l’enseignement chrétien, péril toujours d’actualité. Laodicée s’attire un reproche terrible : « elle est tiède, ni chaude ni froide » et le Christ la vomira car qui n’est pas avec lui est contre lui.

Seule Smyrne, qui a tenu bon dans l’épreuve, et la très petite communauté de Laodicée sont vantées pour leur courage et leur persévérance. Aussi l’appel au repentir est-il constant et la promesse qu’il est possible, avec les sacrements, d’atteindre le pays de l’arbre de vie qui fructifie douze fois l’an. Le Christ est là pour nous y aider.

Mais songeons à ce que furent ces Églises, à la grandeur de l’Éphèse chrétienne qui accueillit les Apôtres et Notre-Dame elle-même, et dont il ne reste aujourd’hui rien. Et prions que, par notre lâcheté, notre amour du monde et de ses séductions, nos chandeliers ne soient pas, à leur tour, mis au rebut car inutiles…