Nicée, Éphèse... La Turquie et le Liban, terres aux racines chrétiennes - France Catholique
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Un pèlerinage aux racines de la foi
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Nicée, Éphèse… La Turquie et le Liban, terres aux racines chrétiennes

Image :
Vestiges de la porte de Constantinople à Nicée. © Carole Raddato / CC by-sa

Nicée, Éphèse… La Turquie et le Liban, terres aux racines chrétiennes

Nicée, Éphèse… La Turquie et le Liban, terres aux racines chrétiennes

Sorte d’extension de la Terre sainte, les sols turcs et libanais ont été foulés aussi bien par les Apôtres que par les évêques des premiers siècles lors de conciles décisifs pour la foi catholique. Sélection non exhaustive !
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Nicée (Turquie)

En proie à l’hérésie d’Arius, c’est à Nicée que la foi catholique fut préservée. En 325, environ 250 évêques sont convoqués afin de s’exprimer sur l’arianisme, qui niait la divinité de Jésus. Excommuniant Arius, le concile proclame le « Symbole de Nicée », qui affirme que le Christ est « consubstantiel » au Père. Complété lors du premier concile de Constantinople, il est récité tous les dimanches à la messe lors du Credo. En 787, la ville accueillit un second concile tranchant la crise iconoclaste en autorisant la représentation du Christ.

L’Asie Mineure, actuelle Turquie, aura été la terre de sept conciles œcuméniques : Nicée I (325), Constantinople I (381), Éphèse (431), Chalcédoine (451), Constantinople II (553), Constantinople III (680-681), Nicée II (787) et Constantinople IV (869-870). Il ne reste aujourd’hui que des ruines de l’antique Nicée.

Cappadoce (Turquie)

Les paysages fascinants de Cappadoce, faits d’innombrables monticules de tuf, font le plus souvent l’objet de campagnes de publicité touristique. Or, leurs vraies richesses résident en ce qu’ils ont été la patrie des Pères cappadociens, figures incontournables de l’Église : les saints – et frères – Basile de Césarée (330-379) et Grégoire de Nysse (335-395), ainsi que saint Grégoire de Naziance. Le tribut de l’Église à ces trois saints est immense, puisqu’on leur doit notamment l’élaboration de la doctrine trinitaire, démontrant que les trois « hypostases », c’est-à-dire « personnes », de la Trinité, partagent la même essence : un Dieu unique, Père, Fils et Saint-Esprit.

La Cappadoce, au centre de la Turquie. © Constantin de Vergennes

Éphèse (Turquie)

Éphèse est, avec les villes de Smyrne – actuelle Izmir –, Pergame (Bergama), Thyatire (Akhisar), Sardes, Philadelphie (Alaşehir) et Laodicée, une des « sept Églises de l’Apocalypse » auxquelles s’adresse saint Jean dans le dernier livre du Nouveau Testament. Toutes sont situées en Turquie.

La ville accueillit en 431 un concile de quelque 200 évêques chargés de se positionner par rapport à la doctrine de Nestorius, patriarche de Constantinople affirmant que les natures humaine et divine de Jésus-Christ étaient séparées. Condamnant cette position comme hérétique, le concile proclama par la même occasion la Vierge Marie « Theotokos », c’est-à-dire « Mère de Dieu ». Signe de la profonde agitation qui saisit l’Église, Éphèse fut le théâtre, en 449, d’un concile – non reconnu aujourd’hui – où régna la violence et qui revint sur le précédent de 431. Passé à la postérité sous le nom révélateur de « brigandage d’Éphèse », il sera contredit deux ans plus tard par le concile de Chalcédoine (451) qui liquida les restes de nestorianisme.

C’est également à Éphèse que se trouve la maison de la Vierge où, selon la tradition, Marie a vécu ses dernières années, accompagnée par saint Jean. Déjà mentionnée au VIe siècle par Grégoire de Tours, la maison est redécouverte à la fin du XIXe siècle par des archéologues, selon des visions précises qu’aurait reçues la bienheureuse Anne-Catherine Emmerich (1774-1824).

La Maison de la Vierge, près d’Éphèse. © mfryc / CC by-sa

Sainte-Sophie (Turquie)

Contrairement à ce que la traduction française laisse entendre, c’est à la « Sagesse divine », – Haghia Sophia en grec – que la basilique Sainte-Sophie est consacrée. Élevée en 325 par l’empereur Constantin à Byzance – actuelle Istanbul –, elle est brûlée à deux reprises et doit son apparence contemporaine à Justinien Ier, empereur de 527 à 565. Une ancienne tradition veut qu’un ange ait donné à Justinien le plan de la basilique, lors d’un songe, et que la présence angélique ait veillé sur le bon déroulement du chantier riche de 10 000 ouvriers… L’édifice fut transformé en mosquée le soir même de la prise de Constantinople par le sultan ottoman Mehmet II, le 29 mai 1453. Atatürk transformera Sainte-Sophie en musée avant que Recep Tayyip Erdogan n’en refasse une mosquée, en 2020.

Intérieur de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul. © Raimond Klavins / Unsplash

Notre-Dame-du-Liban (Liban)

Dominant la ville de Jounieh et ouvrant ses bras vers Beyrouth, située à 25 kilomètres, la statue de Notre-Dame-du-Liban – fabriquée en France – fut inaugurée en 1908. Quatre ans plus tôt, le patriarche maronite Elias Hoyek et le nonce apostolique Mgr Carlos Duval avaient décidé de marquer le cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception en lançant la construction d’un grand sanctuaire marial sur les hauteurs de la colline d’Harissa. Le sanctuaire est un lieu de pèlerinage fréquenté et confié à la congrégation des Missionnaires libanais maronites. 

Notre-Dame du Liban, Harissa.
Notre-Dame du Liban, Harissa. © Pascal Deloche / Godong

Vallée de la Qadisha (Liban)

Haut lieu de l’histoire chrétienne du pays, la vallée de la Qadisha est située dans le nord du pays et a fait figure de refuge des chrétiens au fil des persécutions. Cœur spirituel des maronites, la vallée abrite de nombreux monastères de l’ordre libanais maronite. Les grottes à flanc de montagne rappellent la présence ancienne des anachorètes, ermites retirés du monde.

Le monastère Mar Licha dans la vallée sainte de Qadisha, au nord du Liban. © Philippe Lissac / Godong