D’où viennent, selon vous, ces demandes de changement de sexe chez certains enfants et adolescents ?
Inès de Franclieu : Parmi de nombreux facteurs, je vois, d’une part, l’hypersexualisation de la société. La sexualité est partout dans la vie des enfants : ils voient et entendent parler de la sexualité tout le temps et dès l’enfance, sur les réseaux sociaux, dans la publicité, les films, les séries… Sans oublier, surtout et hélas, la pornographie, à laquelle ils sont exposés de plus en plus jeunes. Le sexe est devenu un référentiel qui habite l’enfant.
Pourquoi de plus en plus de jeunes adolescents ne parviennent-ils plus à s’identifier dans leur sexe biologique ?
La période de la puberté entraîne une transformation du corps, qui est troublante et difficile à vivre pour l’enfant. Ces changements touchent aussi son psychisme car les deux sont liés. Si l’on ne donne pas à l’enfant des explications sur le sens profond de ces transformations, il y a une plus grande difficulté à les accepter.
Peut-on parler de la sexualité sans parler de sa finalité ?
Il y a urgence, en effet, à parler aux enfants et aux jeunes du sens et de la finalité du corps. Pour cela, on ne peut pas nier la notion de fécondité : le corps est fait pour donner la vie, comme le manifestent tous ses changements à la puberté. Soyons clairs : cette donnée ne rend pas obligatoire d’avoir des enfants. Mais nécessairement, la puberté entraîne la fécondité. Si la maternité est niée comme faisant partie de la vie de la femme, ce qui est de plus en plus le cas, la fille aura plus de difficultés à accepter les changements de son corps. Si, parallèlement, elle entend sans cesse que les femmes sont les victimes des hommes, l’adolescente n’aura plus envie de se projeter dans une vie de femme et pourra même en avoir peur. Cela pourrait aller jusqu’à refuser son corps féminin et désirer devenir un homme.
Comment répondre à cela sur le plan éducatif ?
Il faut se demander comment éduquer en amont car, une fois que le désir de transition est là, c’est très compliqué d’y répondre… Pour cela, il est urgent de revenir au réel en partant du corps.
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