C’est un phénomène en pleine expansion. Le psychiatre Serge Hefez parle même de « raz-de-marée » : de plus en plus d’enfants et d’adolescents disent ne pas se reconnaître dans leur sexe biologique. Affirmant qu’ils appartiennent à l’autre « genre », ils se déclarent « transgenres » (ou « trans »). Pour le définir, les spécialistes ont forgé un nouveau concept : la « dysphorie de genre », la dysphorie étant un état de malaise, d’angoisse. Or, il s’agit d’une simple « croyance » qui n’est fondée sur aucun fait scientifique, affirme, quant à lui, le docteur Xavier Mirabel, de l’association Alliance Vita. Une croyance dont il déplore les conséquences puisqu’elle « entraîne la revendication que le corps soit transformé » pour correspondre physiquement au « genre » que ces jeunes disent ressentir mentalement. Commence alors le lourd parcours du changement de sexe : nouveau prénom, nouvelle manière de s’habiller, mais surtout traitements contraignants pour bloquer la puberté, puis prise d’hormones masculinisantes ou féminisantes afin de développer les caractéristiques de l’autre sexe. Avant, pour beaucoup, de subir des opérations chirurgicales mutilantes.
Une explosion des demandes de transition
En France, la transition médicale est ouverte aux mineurs depuis dix ans, et depuis plus de vingt ans aux États-Unis, aux Pays-Bas et en Suède. Chaque fois, cette libéralisation a entraîné une explosion du nombre des demandes. Au Royaume-Uni, « le nombre de transitions a augmenté de 3 200 % en dix ans », indique le site genethique.org. En 2020, un rapport commandé par le ministre de la Santé dénombrait, en France, 9 000 personnes bénéficiant d’une prise en charge longue durée au titre de la “transidentité”. Plus du tiers de ces patients avaient été admis dans l’année : dix fois plus qu’en 2013, selon la Caisse nationale d’assurance maladie.
Considérée jusqu’en 2010 comme une maladie mentale, la dysphorie de genre n’en est plus une depuis que Roselyne Bachelot, alors ministre de la Santé, a fait de la France le premier pays à dépathologiser la transsexualité. Chacun pourrait ainsi se recréer au gré de ses désirs en passant d’un genre à l’autre. Avec la possibilité également d’être non-genré – ni homme ni femme – ou non-binaire – les deux à la fois… Au total, une quarantaine d’options existeraient, selon le lobby LGBT. Le sexe biologique et la nature sont niés : seule compterait l’autodétermination de la personne. « Je me pense, donc je suis »… Pourtant ces jeunes, égarés dans les affres de la construction de soi, trompés par des marchands d’illusions qui détruisent tous les repères, souffrent bien souvent de troubles réels. Selon une étude réalisée dans les hôpitaux finlandais entre 2011 et 2021, « 75 % des enfants concernés étaient ou avaient été suivis auparavant pour des troubles autres », précise la journaliste Pauline Quillon dans La dysphorie de genre (Mame) : autisme (25 %), dépression, pensées suicidaires, viols… D’autres s’avouent, plus tard, que changer de genre était une manière détournée de vivre une homosexualité refoulée.
Des troubles fréquents à la puberté
Premières victimes de ce phénomène : les adolescentes, dont certaines se déclarent subitement « trans », sans aucun signe avant-coureur pour l’entourage. Un phénomène défini comme une « dysphorie de genre à apparition rapide » par la chercheuse américaine Lisa Littman : 4 000 % d’augmentation en moyenne, depuis une dizaine d’années, aux États-Unis et au Royaume-Uni. Une « contagion » qui touche aussi la Finlande, la Norvège, les Pays-Bas, le Canada, l’Australie… et se répand désormais en France.
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