Outre-mer - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Outre-mer

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L’internet permet actuellement de découvrir des documents intéressants sur ce qui se passe en Guadeloupe, notamment au niveau des réactions qui ne sont pas canalisées par des groupes syndicaux ou politiques. Il offre aussi des analyses et des réflexions très éclairantes, tel ce texte de la Fondation Terra nova — qui se définit comme « un “think tank“ progressiste indépendant » — : à la date du 19 février, il a mis en ligne un texte signé « Alex Céleste, haut fonctionnaire ultramarin », dans lequel est soigneusement démonté le mythe du Lkp « qui n’hésite pas à recourir à des méthodes éminemment contestables en pays démocratique » et où l’auteur s’étonne de l’« attitude curieusement complaisante à l’égard du collectif et aussi curieusement brutale à l’égard du patronat » manifestée par le secrétaire d’État dès son arrivée.

Pour resituer l’évolution de l’outre-mer, un certain nombre d’ouvrages fournissent également d’utiles contributions. Ainsi François Lebrun (L’Europe et le monde XVIe – XVIIIe siècle, Armand Colin, Paris, 2008, 352 pages) montre-t-il comment la France est arrivée à la Guadeloupe et en Martinique en 1635 et en a tiré, surtout grâce à Saint-Domingue, café, coton, indigo et sucre. L’histoire de ces possessions a été plus chaotique qu’on ne le croit généralement, jusque dans l’océan Indien où les Seychelles (Le Petit Futé, Nouvelles Éditions de l’Université, Paris, 2009, 408 pages) ont été disputées avec les Britanniques jusqu’au début du XIXe siècle. Il vaut également la peine, avec Gabriel Wackermann, de se poser au sujet des colonies une question plus générale : La fin des empires : accident ou destinée ? (Ellipses, Paris, 2006, 192 pages).

À côté d’une passionnante évocation, par Sophie Caratini, de La dernière marche de l’Empire. Une éducation saharienne (La Découverte, Paris, 2009, 312 pages), Christophe Verneuil, avec son Histoire politique de la France 1914-2007 (Ellipses, Paris, 2007, 224 pages), et Jean Garrigues, avec sa direction de La France de la Ve République 1958-2008 (Armand Colin, Paris, 2008, X + 630 pages) donnent les éléments nécessaires à la compréhension de l’ultime évolution.

Signalons enfin deux études décrivant comment on écrit et on a écrit l’Histoire, ce qui aide à relativiser ce que l’on dit aujourd’hui. L’équipe rassemblée par Oissila Saaïdia et Laurick Zerbini décrypte ainsi les trois étapes de La construction du discours colonial. L’empire français aux XIXe et XXe siècles (Karthala, Paris, 2009, 252 pages) ou comment on est passé de l’acceptation de ce qui était perçu comme une évidence à une critique fondée sur la mauvaise conscience et, enfin, à une reconnaissance de la complexité et de la variété. L’un des membres de cette équipe, Philippe Delisle, s’est plus particulièrement penché sur le contenu de la Bande dessinée franco-belge et imaginaire colonial. Des années 1930 aux années 1980 (Karthala, Paris, 2008, 204 pages) : derrière les stéréotypes parfois paternalistes, bien souvent un appel à la fraternité et un rejet du racisme.

Jean ETEVENAUX © Acip