101 endroits où prier avant de mourir - France Catholique
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Van Eyxk, l'art de la dévotion
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101 endroits où prier avant de mourir

Traduit par Charlotte

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Il y a des années, quand j’étais novice dans le secteur de l’édition, on m’a donné la responsabilité des livres religieux dans une importante entreprise de New York. Mon expérience était commerciale, pas universitaire. De toute façon, j’allais tous les ans à une réunion ou l’autre d’intellectuels chrétiens, et je formais des associations sous la rubrique de « et si ? » ou « qui sait ? » Rien n’a jamais réussi. J’y ai fait quelques amis, bien qu’ils aient aussi été des éditeurs commerciaux, et cela a vraiment mené à quelque chose.

Ce petit groupe de frères « que-faisons-nous-ici ? » réservait toujours un soir dans nos voyages partagés pour boire et dîner, et une journée pour visiter des églises ou des sanctuaires.

Je me souviens spécialement du jour où nous étions à St-Louis nous rendant à notre rendez-vous pour le dîner quand, de l’autoroute, nous avons aperçu la basilique-cathédrale de la ville, avec son dôme aux tuiles vertes et – c’était avant GPS – avons figuré comment y aller. Les portes étaient verrouillées, et nous avons réussi à obtenir que l’archevêque John L. May lui-même quitte les cocktails pour nous faire visiter le magnifique intérieur. Cela ne fait jamais de mal de demander.

Le nouveau livre de Thomas J. Craughwell, 101 endroits où prier avant de mourir aurait été un bon compagnon dans ces voyages que mes camarades et moi avons faits il y a quarante ans, bien que son entrée sur la basilique porte sur la « vieille cathédrale » de St Louis, église que je n’ai jamais vue et qui date de 1764. Celle que mes amis et moi avons visitée a été dédiée en 1914, et consacrée une douzaine d’années plus tard. La vieille cathédrale, comme M. Craughwell la décrit, est charmante (tout comme la vieille cathédrale St Patrick de New York) et montre encore la sensibilité du 18e siècle qui l’a bâtie.

Mais le livre de M. Craughwell n’est pas exactement ce que vous pourriez penser. Son titre est inspiré d’une tendance récemment populaire de l’édition qui a commencé en 2003 avec le livre de Patricia Schultz numériquement plus ambitieux, 1.000 endroits à voir avant de mourir, un Baedeker bestseller dans le monde entier. (Le mot « Baedeker », qui s’applique maintenant à n’importe quel guide, vient du nom de famille de l’éditeur allemand du 19e siècle qui a été le premier à commercialiser largement des guides de voyage.)

Le livre de Melle Schultz, qui a atteint le numéro 1 sur la liste du New York Times, a été suivi d’une longue suite de livres centrés exclusivement sur les Etats-Unis et le Canada. Marketing astucieux. Dans le cas de 101 endroits où prier avant de mourir de M. Craughwell, il semble peut-être que la suite est venue en premier : son livre est entièrement sur l’Amérique, ce qui au temps du terrorisme à l’étranger et de la crise économique dans le pays est probablement aussi du marketing astucieux.

Et il y a certainement 101 églises et sanctuaires qui valent la peine de quitter votre chemin pour les visiter ici même dans notre pays. Le livre est habilement sous-titré : Guide pour un catholique errant. (Si on me l’avait demandé, j’aurais suggéré, au moins un « burst » sur la couverture indiquant : Edition des Etats-Unis. Cela aurait empêché la possibilité que quelqu’un n’achète le livre en ligne juste avant un voyage à Rome, seulement pour découvrir… Eh bien, cela n’arrivera pas aux lecteurs de The Catholic Thing/ France catholique). Le succès de ce livre encouragera peut-être M. Craughwell à écrire des livres sur le Canada, le Mexique, l’Europe, et qui sait quel autre pays.

101 endroits où prier est organisé par ordre alphabétique en cinquante-et-un chapitres par état (Le district de Colombia est inclus) et par localité. Certains états n’ont qu’un site ; d’autres beaucoup. New York par exemple, en a treize. Naturellement, la distance entre la basilique et le sanctuaire national de Notre-Dame des Victoires à Lackawanna à l’ouest de l’État de New York et la vieille cathédrale de la basilique St-Patrick à New York est de presque 400 miles [644 km] ; et des distances semblables entre sites dans d’autres états suggèrent qu’il s’agit d’un guide à garder pour des visites séparées par de nombreuses années.

Les vacances d’été sont souvent l’occasion de voyages familiaux en voiture, juste pour le plaisir ou pour visiter des universités aussi, et je ne crois pas qu’il y ait un compagnon meilleur marché (13,99 dollars sur Amazon) pour ces voyages que 101 endroits où prier avant de mourir.

Pourtant je ne peux pas non plus m’empêcher d’observer – dans une paraphrase flippée du célèbre aperçu [en français dans le texte] de Pascal – que M. Craughwell aurait dû prendre plus de temps et écrire un livre plus long. Bien sûr, je ne sais pas quelles contraintes imposées par l’éditeur étaient en jeu, mais seulement neuf sites pour la ville de New York ? Et six d’entre eux concernent Al Smith ( un grand homme, c’est certain) et, à une exception près, dans aucun de ces six endroits vous ne pourriez prier, comme, par exemple, le marché aux poissons de Fulton.

Dans ses cinq arrondissements, la ville de New York a presqu’autant d’églises que de restaurants chinois. Eh bien… d’accord, il y a probablement six mille restaurants chinois et seulement 500 églises catholiques, mais beaucoup d’entre elles doivent être vues, y compris : St Pierre dans le bas Manhattan, la toute première église catholique de New York (bien que le bâtiment actuel ne soit pas l’original) ; c’est un lieu où on a amené les victimes le 9 septembre 2001 ; St Jean Baptiste avec son dôme dans le Upper East Side, qui – en dépit de son nom – est un exemple extraordinaire du style néo-Renaissance italienne, surtout dans l’abside ; le sanctuaire d’Elizabeth Ann Seton dans la rue State, connu pour son architecture de renaissance géorgienne et son intérieur presque austère. Je pourrais continuer longtemps.

Voici un espoir pour le très talentueux M. Craughwell : lui et son éditeur, Franciscan Media, devraient adopter cette merveilleuse idée avec enthousiasme, allonger la liste autant que possible pour l’amener – aux Etats-Unis et au-delà. Le livre de Melle Schultz dans sa dernière édition a plus de 1.200 pages. Alors seulement un millier de pages de plus pour la prochaine édition de 101 endroits où prier avant de mourir. Donnons à Herr Baedeker quelque chose dont il pourrait être fier.

Lundi 26 juin 2017