Un prêtre nouvelle formule - France Catholique
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L'incroyable histoire des chrétiens du Japon
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Un prêtre nouvelle formule

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Quand un prêtre est ordonné, il s’entend dire : « Imite ce que tu tiens ». Cela fait référence, bien sûr, à Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement. Jésus-Christ est le Prêtre. Les prêtres ne font que participer à son sacerdoce.

Qu’est-ce que cela donne si l’on considère que la prêtrise débute avec Jésus-Christ et qu’on laisse tomber le bagage culturel ?

Dans une culture obsédée par les loisirs, vous remarquerez que Jésus ne se réserve jamais du temps pour aller pêcher ou boire une bonne bouteille avec quelques copains. C’est parce qu’il est le Prêtre. Ce n’est pas un emploi comme celui qu’avaient les prêtres dans le Temple. Etre Prêtre est toute sa vie. Le perpétuel sacrifice spirituel intérieur et le sacrifice extérieur de la Messe et de sa propre vie se réalisent sans cesse et non selon un emploi du temps établi.

Telle est la prêtrise qui rayonne du Christ, qui n’a rien d’un boulot comme soigner des dents ou vendre des actions. Cette façon de vivre sacrificielle ne va pas transparaître dans un festin de homard arrosé de brandy de 30 ans d’âge. Elle transparaîtra en étant avec les gens, en leur parlant de Jésus et en partageant avec eux un repas simple. C’est tout autre chose – une vie informelle vécue avec les gens, du genre de celle du pape François.

Dans une civilisation faite par ce que l’on peut seulement appeler des gens sous-informés, le prêtre d’aujourd’hui doit être avec les gens toute la durée du jour, les aidant à se battre avec le catholicisme, non pas pour qu’ils obtiennent un doctorat, mais pour qu’ils puissent lire leur vie avec le regard du Christ. Une catéchèse de prêt-à-porter d’une heure par semaine et qui cesse à la confirmation ne peut pas aider de telles personnes.

Les prêtres doivent désirer passionnément partager le catholicisme et non simplement être des administrateurs de sacrements. La formation doit changer parce que les candidats ne peuvent pas forcément y arriver simplement en ayant suivi des conférences. Les séminaires ont essayé de copier les universités s’inspirant des Lumières, pourtant pas très efficaces dans ce qu’elles font. De toute façon ces universités sont agnostiques et ne sont donc pas un bon modèle.

L’autre facette de cette civilisation de sous-information, c’est que les gens ne sont généralement pas logiques. Le procès Zimmerman en est un exemple classique : beaucoup ayant une opinion définitive sur la culpabilité de Zimmerman ignoraient la preuve à décharge qui a été présentée. Cette affaire leur a au contraire servi à véhiculer leurs préjugés. C’est déjà triste en culture générale, alors imaginez ce que cela donne quand les gens essaient d’envisager le catholicisme de cette façon.

Pour eux, le catholicisme est un recueil d’idées isolées, cimentées par ce qu’ils ont extrait de la culture païenne. Alors le prêtre se doit d’être capable de passer des heures avec eux pour leur montrer qu’il est le Christ, qu’il aime les gens et qu’il peut encaisser les fréquents outrages afin de les aider à penser comme un catholique doit le faire. Ca ne vient pas tout seul, ça demande de l’entraînement. Un séminaire ne propose pas cela. Il faut une immersion totale dans la personne du Christ pour seulement commencer à voir à quoi ça ressemble et ce que cela signifie.

Le prêtre actuel a hérité d’un vrai problème. Il est l’héritier de plus de cent ans d’une culture sacerdotale qui a réifié la prêtrise, la réduisant à être l’équivalent de la médecine : son travail achevé, le médecin a le reste de la journée pour lui. De plus le reste de la journée est consacrée à des activités neutres, non chrétiennes. Vivant comme nous le faisons dans une société protestante, le clergé risque inconsciemment de modeler son propre sacerdoce sur le modèle des ministres du culte protestants – embauché par la communauté et pour cela préoccupé de ne pas lui déplaire en lui enseignant quoi que ce soit qu’elle n’est pas prête à accepter.

Certains prêtres ont pris conscience qu’ils doivent se conformer le plus possible à la vie du Christ. Ce n’est pas d’eux que je parle. Le problème se pose quand vous avez un prêtre qui sait cela et vingt prêtres de la catégorie fonctionnaire. Quelle est la chance d’une croissance collégiale comme prêtres en Christ ?

Il y a plus. Dans une culture unisexe, le prêtres est toujours supposé être un individu masculin conduisant une paroisse réputée spirituellement féminine et supposée spirituellement réceptive. Il doit savoir et expérimenter ce qu’est la vraie masculinité dans le Christ, la quintessence de la masculinité dans ce monde. Il peut alors apprendre du Christ comment guider une communauté chrétienne. Évidemment, cela découle de notre foi en l’Incarnation. Jésus était-il vraiment un homme ? Ou bien considérons-nous cette civilisation avec son inévitable manteau de péché et la distorsion du gender comme la source du sens ?

Pour finir, nous vivons dans une civilisation des loisirs. Chacun d’entre nous est sensible à la moindre chose clinquante qui passe – une émission télé, un nouveau téléphone, l’armoire défectueuse d’une star de cinéma. Vous voyez quoi. Alors le prêtre doit être le Christ qui est plus attractif et plus fidèle qu’aucune chose créée.

Cette fidélité, qui se traduit en une conformité au Christ constante, est bonne pour le prêtre comme pour le peuple. La constance dans la prière et la disponiblilité sont la conformité au Christ. C’est une grande époque pour être prêtre !


Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/a-new-kind-of-priest.html