Nous sommes en guerre - France Catholique
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Saint Benoît, un patron pour l'Europe
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Nous sommes en guerre

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Oui, nous sommes en guerre contre un ennemi redoutable, et il serait irresponsable de ne pas en avertir clairement l’opinion. Bien sûr, notre engagement militaire ne consiste qu’en frappes aériennes sur un territoire bien circonscrit en Irak. Nous laissons, pour le moment, à nos alliés américains le soin d’intervenir en territoire syrien. Mais l’absence de troupes au sol ne saurait donner le change quant à notre implication dans le conflit, qui est totale. Dores et déjà, nous mesurons les risques que nous avons pris, avec la mesure de représailles en quoi consiste la capture d’Hervé Gourdet enlevé par des djihadistes en Algérie. Nous sommes aussi menacés directement sur le sol métropolitain et nous savons, par ce qui s’est déroulé autrefois à Paris même, que ce n’est pas une semonce de simple intimidation.

L’ennemi ne recule devant rien. Notre compatriote Hervé Gourdet n’est nullement impliqué par une responsabilité politique quelconque. C’est un guide de haute montagne, passionné d’exploration à travers le monde. Rien ne le prédisposait à ce rendez-vous tragique, où il est l’otage d’un conflit qui lui est extérieur. Mais les djihadistes s’en moquent, comme leurs complice irakiens se moquaient du statut d’humanitaire du britannique David Haines qu’ils ont odieusement assassiné.

Certes, il y a de quoi s’interroger sur cet engagement de la France, d’autant qu’il ne s’arrêtera pas à quelques sorties de notre aviation. La guerre risque d’être longue. Et nous ne sommes plus dans le même contexte qu’avec les conflits antérieurs, notamment celui auquel Jacques Chirac avait refusé d’associer la France, se démarquant résolument de la politique du président Bush. Ce qui change la donne, c’est l’importance nouvelle de l’enjeu, qu’ont d’ailleurs compris plusieurs pays arabes de la région, qui se savent, eux aussi, menacés. Nous sommes en présence d’une force terroriste qui ne reculera pas sur les moyens et dont les objectifs sont démesurés, à l’image des totalitarismes du XXe siècle, mais selon des modalités très différentes. Nos dirigeants, le Président de la République en tête, qui ont pris la mesure du danger, se doivent d’informer complètement les Français.

Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 septembre 2014.