En marge de l’événement mondial de Rio les évêques de l’Ouest de la France et notamment de Bretagne, soucieux de tous ceux qui ne pouvaient aller jusqu’en Amérique latine organisèrent durant trois jours les 26, 27 et 28 juillet des JMJ à Saint-Malo. Bretagne oblige ce rassemblement s’intitula « Breizhilien » comme quoi, une nouvelle fois, l’humour est du côté des cathos !
L’ambiance de ces trois jours s’accorda à la fête brésilienne dont 7000 km séparaient les jeunes qu’une même foi réunissait et, qui, surtout voulaient montrer leur attachement au nouveau Pape, François, qui par son langage sans détour est déjà leur « ami » comme le fut par le passé d’emblée Jean-Paul II. Lancé en 1985 par ce dernier, le mouvement des Journées Mondiales de la Jeunesse est devenu désormais une institution qu’aucun Pape ne veut laisser de côté. Benoît 16 en avait pris aussi toute sa dimension sachant que son œuvre doctrinale ne pouvait passer que par les générations montantes, vrai espoir de l’Eglise. Il est réjouissant pour le successeur de Pierre de voir les jeunes s’engager, soucieux de mettre du sel dans leur existence et encore plus dans celle du monde.
L’Evêque de Nantes, Mgr Jean-Paul James, qui fit l’homélie de clôture du dimanche 28 insista sur ce point en incitant les jeunes à prier certes pour eux et pour leurs intentions mais à prier, aussi, et surtout pour ceux qui les entourent pour que l’Esprit les touche. Il n’y a pas à se désoler rappelait-il, ni à être désenchanté du monde. Celui-ci préfère les fausses idoles du mensonge, du cynisme, du relativisme, du matérialisme. Mais le chrétien n’est pas du monde et n’a donc pas à partager ces faux idéaux. Au contraire l’évangile encourage à aller convertir le monde et lui apporter la bonne nouvelle. C’est à ce travail de conversion que chaque jeune est appelé. Et alors le monde sera meilleur. Belle feuille de route pour des jeunes parfois déroutés par un avenir qu’ils ne discernent pas toujours tout à fait.
Les quelques milliers de jeunes qui étaient réunis durant ces trois jours à Saint-Malo montrèrent une nouvelle fois que la joie, le dynamisme était de leur côté. C’est chez eux que se trouvent des regards clairs et des sourires qui expriment la joie de vivre et l’espérance. Ces jeunes étaient ceux que nous vîmes tout l’hiver et le printemps battre le pavé des grandes villes et de Paris en particulier pour faire souvenir à nos politiques indignes qu’il y a des limites à ne pas franchir. Celles justement de la vie. Face à un monde de vieux qui ont perdu tout espoir et qui ne croient plus en rien les jeunes bretons de Saint-Malo prouvèrent que la petite fée espérance était toujours là.
Ce rassemblement était celui de toute une jeunesse très diverse. Ils savaient alterner temps de recueillement et de réflexion autour des prêtres et des évêques qui assurèrent une formation durant les trois jours, avec des spectacles et une flashmob à partager avec leurs frères de Rio. Il y avait autant ceux pour qui la rencontre avec la foi est déjà du passé et qui s’y sentent bien et le montrent, il y avait ceux qui sont en recherche, il y avait ceux qui se concentrent et ceux qu’un rien distrait, ceux dont la prière est toute intérieure et ceux qui l’expriment en chantant et en battant des mains, ceux dont le regard est tout tourné vers Dieu et ceux qui voient d’abord les copains. Il y avait ceux qui sont en recherche et qui, bras croisés, vont recevoir la bénédiction des prêtres et ceux qui ont rejoint les ordres, jeunes séminariste et jeunes moniales. Oui, jeunesse multiple à l’image de celle que l’on croise, mais jeunesse aussi en recherche d’un petit plus, celui qui donne du sens.
Ces trois jours permirent donc un rassemblement heureux pour des jeunes qui avaient besoin durant ces vacances d’autre chose que l’ordinaire de la vie. Nul ne doute qu’ils partirent de là rassérénés, prêts comme le Pape François l’a demandé à Rio de s’engager pour donner aux autres ce qu’ils ont reçu en partage.
Ph. Montillet