Ils essaient de tout défoncer - France Catholique
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Ils essaient de tout défoncer

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Quatrième journée de l’Année de la Miséricorde, et je souffre déjà de « la fatigue de la mission. » Ceci parce que je doute que nous soyons sur la bonne mission.

Pire encore : cela peut être vrai de presque tout les catholiques que je connais, sauf ceux qui ne prennent pas leur religion au sérieux. Je ne me lasse pas de la messe, sauf lorsqu’elle est l’occasion de manifestations de joie à la manière pentecôtiste ; dans ce cas, je suis moins ennuyé que consterné, de voir le Christ ainsi maltraité.

Je connais une fille qui a une grande gueule. Vingt et quelques années : peut-être que je ferais mieux de dire « femme », réservant le terme le plus affectueux de « fille » au sens écossais : moins de quinze ans et plus de cinquante ans. Par « grande gueule », je veux dire qu’elle dit des choses osées et ne se limite pas au politiquement correct. Vraiment, j’adore les gens comme ça, qui ne sont pas intimidés par l’air du temps.

Mais ce qui m’a convaincu qu’elle est chrétienne, pas seulement chrétienne, mais catholique, et pas seulement catholique mais catholique en profondeur – est sa réaction à un article en provenance d’Argentine.

Ce n’était pas sur notre pape, d’ailleurs, sauf dans la mesure où une effigie de lui a été brûlée.

C’était à propos d’une poignée de féministes aux seins nus, scandant des slogans obscènes, accomplissant des actes obscènes, courant dans tous les sens et chargeant physiquement une ligne d’hommes qui les empêchaient d’entrer dans la cathédrale de San Juan. Les filles ont peint leurs entrejambes au pistolet etc. (Pas un seul d’entre eux n’a riposté).

Cela faisait partie d’un « événement culturel » annuel, parrainé par l’État au cours de laquelle les églises de premier plan à travers l’Argentine sont attaquées et, si possible, vandalisées. (Beaucoup de films disponibles.)

La jeune dame que je connais, a la peau d’un rhinocéros lorsqu’il lui arrive d’être insultée, elle-même, par les gauchistes et féministes d’ici. Je ne l’avais jamais vu pleurer. Mais à la vue de cette profanation dans la banlieue de Buenos Aires, elle a pleuré. Son seul commentaire a été : « Ils font cela à Notre Seigneur… »

Défenseurs argentins

« Le monde se transforme en Argentine », selon un de mes correspondants argentins qui voyage. Il a une relation d’amour / haine avec son propre pays, comme beaucoup d’entre nous aujourd’hui. Il a beaucoup à dire sur les phénomènes du « Justicialismo » – ou « péronisme » comme nous l’appelons dans notre naïveté nordique.

Au moment de cette « histoire », qui a fait partie des nouvelles du monde il y a deux ans, il a essayé de m’expliquer les racines psychiques profondes de cette idéologie totalitaire qui peut se manifester de façons très diverses, souvent contradictoires.

« Elle n’est ni de gauche ni de droite ; elle peut revêtir l’un ou l’autre. Elle est toujours populiste et démagogique, et cependant; toujours essentiellement fasciste dans ses manifestations de rue. Elle se nourrit de la « folie des foules ».Et elle est toujours anti-chrétienne, même et surtout quand elle se déguise en chrétien. » (Je paraphrase de mémoire.)

Il en a dit beaucoup plus, en mettant l’accent sur une « dialectique maligne ». D’une étrange manière, le péronisme et l’anti-péronisme sont les deux pôles d’un même « champ magnétique ». De la même manière que les vrais fascistes d’aujourd’hui appellent leurs adversaires fascistes, les vrais péronistes se déclarent anti-péronistes, tout en condamnant, en fait, leur propre comportement.

En revanche, le son et lumière (en français dans le texte) de mardi à Rome – un énorme spectacle, de plusieurs millions de dollars, monté pour une foule sur la Place Saint-Pierre, et regardé par des millions de gens à travers le monde en flux vidéo – était une affaire beaucoup plus maîtrisée. Dans ce que je pouvais voir à travers des liens, il y avait dans la grande foule des religieuses souriantes et des enfants enchantés.

C’était une journée à ignorer la fête de l’Immaculée Conception. Parce que « l’Année de la Miséricorde » a été lancée, dans ce cirque médiatique, avec un message trop politique pour laisser aucune place à la religion, sauf dans le sens que « le changement climatique » est, en soi, une religion politique.
Le mécénat et le soutien sont venus de diverses organisations écologistes, également actives dans la cause du « contrôle de la population ». Pour autant que j’aie suivi, l’Église catholique n’a fourni que l’approbation – la chaire pour leur prédication – tandis que Notre-Dame resta de côté, négligée.

Cet incroyable affichage de propagande extravagante, d’allers et venues entre les douces images d’animaux et de la nature, et les représentations simplistes des menaces à leur endroit, rappelait les grands sons et lumières devant les foules en Italie et en Allemagne, juste avant la guerre. C’est du théâtre politique conçu pour plaire aux naïfs : pour les mobiliser dans une sorte de «  croisade des enfants ».

Espièglerie Vaticane

Maintenant, je vais prendre le risque de dire ici quelque chose de controversé. Le contraste entre le spectacle à Rome, et le spectacle devant la cathédrale de San Juan, est en apparence tout à fait frappant.

Le premier était un masque high-tech de « gentillesse », du moins tant que l’observateur y pense à travers ce masque.

Pour le spectateur, le dernier était, à l’évidence, méchant. Même les « gauchistes » dans les médias argentins, m’a-t-on dit, y ont réagi avec dégoût et en le condamnant. Pourtant, personne n’a pleuré.

Les deux étaient bien sûr destinés à être théâtraux. À mon avis, l’un vous fait venir et l’autre vous fait partir – une tactique qu’Hollywood comprend bien.
Aucune des deux représentations n’était bien sûr organisée par les mêmes personnes, cependant on peut dire que le chevauchement idéologique entre les deux causes (le féminisme radical et l’environnementalisme radical) est presque complet.

Je suppose qu’une personne très cynique (j’en connais quelques-uns, tous athées, je crois) pourrait faire valoir que la messe est aussi « un spectacle ». Mais pas en tant que pouvant rivaliser avec ce théâtre pour « les masses », ou vice versa. Et complètement opposé quant à son intention.

Que ce soit à Buenos Aires ou à Rome, nous trouvons ces nouveaux messages sculptés (presque littéralement) sur nos églises les plus visibles, avec la promesse que plus encore est à venir. Nous avons déjà, et nous allons avoir encore « le gentil » et « le méchant » à tour de rôle, tous deux en opposition au Bien.

Car c’est bien comme le disait Saint Paul, qui mettait en garde, à propos de leur origine commune : « Notre combat est pas contre la chair ni le sang, mais contre les principautés et les puissances, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais occupant les hautes fonctions. »
Regardez ! Ils sont aux portes du sanctuaire et essaient de l’enfoncer de partout.

Source : http://www.thecatholicthing.org/2015/12/11/trying-to-break-in/

David Warren est un ancien rédacteur en chef du magazine Idler et chroniqueur au Ottawa Citizen. Il possède une vaste expérience sur le Proche et l’Extrême-Orient. Son blog, Essays in Idleness, est maintenant accessible à l’adresse davidwarrenonline.com.