Mon père aimait beaucoup les « dictons». Il en avait littéralement des centaines. Cependant, la première fois que j’ai vu Macbeth, je me suis aperçue que la plupart de ses dictons n’étaient probablement pas originaux, puisque j’en avais compté au moins dix dans la pièce de Shakespeare.
Un de ses préférés venait de la première épitre aux Corinthiens, 14 :8 : « Personne ne suit une trompette aux sons confus ». Il citait souvent cette phrase en parlant des évêques et il était frustré par les conséquences de Vatican II ; les évêques semblaient incertains dans leur enseignement moral, abandonnant souvent leur autorité aux « experts ». Il désirait ardemment que les évêques remplissent leur rôle reçu de Dieu et guident intrépidement. Il était aussi convaincu que cette attitude guérirait la crise de l’Eglise.
Je pense que mon père avait raison. Nous aurions probablement pu éviter beaucoup de souffrance et de scandale si les évêques avaient guidé les fidèles plus vigoureusement ces dernières années. Mais, s’il est clair que les évêques devraient guider moralement les membres de leurs propres diocèses, il est moins clair qu’ils devraient s’engager politiquement pour les diriger.
L’enseignement de l’Eglise voit généralement les laïcs jouer un rôle central dans la poursuite d’un ordre social juste, étant donné les nombreux détails et les jugements prudents que seuls les gens qui participent dans des activités spécifiques peuvent connaître et faire. Cependant, quand la moralité d’une situation politique particulière est tout-à-fait claire – comme quand nous ratifions une loi pour établir certains principes moraux fondamentaux – le rôle de l’évêque débordera nécessairement dans la politique. La définition du mariage en est un exemple. Les droits des parents en est un autre. Et les questions de liberté religieuse sont en ce moment extrêmement importantes.
Vivant en Alaska, j’ai constaté personnellement ce que l’autorité des évêques et des chefs d’autres religions peut réaliser en guidant les fidèles dans le domaine du mariage et des droits parentaux. Le vieux « E.F. Hutton » ne dit rien sur nos évêques. Malgré la propagande, au moins dans mon expérience dans notre état, la majorité des catholiques écoutent vraiment quand leur évêque parle, et beaucoup veulent le suivre.
Ceci me ramène à notre situation politique courante – les menaces à la liberté de religion. Voici un genre de combat dans lequel les évêques peuvent et doivent guider leurs ouailles. La bonne nouvelle est qu’ils le font.
Enfin, j’espère que vous avez entendu parler de la « Quinzaine pour la liberté » C’est une heureuse idée qu’a eue le nouveau comité de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, le comité Ad Hoc pour la liberté de religion.
Dans un document dont le titre est Notre première liberté la plus précieuse, le comité conseille fortement à tous ses frères évêques de faire ce qu’ils peuvent pour concentrer les énergies de toute la communauté catholique à défendre la liberté de religion cet été. Dans ce but, ils suggèrent qu’une période de deux semaines du 21 juin au 4 juillet soit dédiée à « un grand hymne de prière pour notre pays ».
On a choisi ces dates à cause des fêtes religieuses et laïques de cette période. Par exemple, Le 22 juin, le lendemain du jour où commence la Quinzaine, c’est la fête des martyrs Thomas More et le cardinal John Fisher, deux des grands saints de la Réformation anglaise, qui sont tous les deux morts pour leurs vues religieuses et politiques. Viennent ensuite les fêtes de St Paul et des premiers martyrs romains.
Et naturellement, il convient parfaitement que la Quinzaine se termine le grand jour où, nous autres, Américains, célébrons notre liberté, le 4 juillet.
Personnellement, j’attends avec grande impatience que la communauté catholique de tout le pays se réunisse pour cette action d’ensemble. Cela aura une influence importante pour notre pratique religieuse publique, plus que tout ce que nous avons déjà vu.
Il ne reste pas beaucoup de temps aux évêques pour organiser un événement si ambitieux. Ils vont avoir besoin d’aide pour y arriver, et je pense que les lecteurs de The Catholic Thing et d’autres médias sociaux sont juste ce qu’il nous faut.
Mon espoir est que tous ceux qui liront cet article feront ceci :
D’abord, lire The document by the committee/le document du comité, spécialement la dernière section titrée : « Une quinzaine pour la liberté ».
Ensuite, si votre évêque a déjà commencé à organiser ces démonstrations (ou même s’il ne l’a pas fait), rassembler quelques amis et se présenter pour aider d’une manière ou d’une autre. Le site internet USCCB contient aussi des suggestions de prières, réflexions, et actions.
Tout commence ce jeudi-ci.
Les récits sur les processions du rosaire et d’autres actions religieuses publiques qui ont arrêté l’avance de forces hostiles à la Chrétienté m’ont souvent émerveillée. Je ne doute pas du pouvoir de la prière, surtout quand elle est faite par un grand groupe de catholiques. Imaginez ce qui pourrait se passer si nous nous réunissons tous autour de nos évêques cet été, pour prier avec ferveur dans une action publique.
Ceci n’est pas seulement un problème catholique, mais une question qui inquiète énormément ceux qui tiennent à notre pays et à sa fière tradition de liberté de religion.
Kristina Johannes est infirmière diplômée et enseigne le contrôle des naissances naturel. Elle a été la porte-parole de « l’Alaska Family Coalition » qui a réussi à faire passer l’amendement sur le mariage à la Constitution de l’Alaska.
