Voyager comme un catholique. - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Voyager comme un catholique.

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L’été approche, et des lecteurs de The Catholic Thing préparent à coup sûr un voyage à l’étranger. Un tel voyage n’est pas obligatoirement la route vers l’aventure, la sagesse ou quoi que ce soit d’autre qui enrichit la vie. Mais avec des efforts – et de la prudence – cela peut en valoir la peine.

Ainsi que met en garde G.K. Chesterton :


Je n’ai jamais réussi à perdre cette vieille conviction que voyager rétrécit l’esprit. Au minimum, un homme doit faire un double effort d’humilité morale et d’énergie imaginative pour éviter l’étroitesse d’esprit. Il y a quand même quelque chose de touchant et même de tragique quand on pense au touriste irréfléchi, qui aurait pu rester chez lui aimant les Lapons, embrassant les Chinois, serrant les Patagons sur son coeur… n’eut été son élan aveugle et suicidaire à aller voir sur place de quoi ils ont l’air.

Pour ceux d’entre vous déterminés à visiter le Vieux Continent – tout en évitant un tel rétrécissement d’esprit – une bonne préparation artistique, historique et logistique peut servir. Plusieurs de mes plus belles expériences de voyage découlent de conseils d’amis. Voici quelques-uns de ces conseils collectés au fil des ans.

Rome : Beaucoup de visiteurs catholiques vont découvrir Rome avec un groupe paroissial ou un voyage organisé. Quel que soit votre choix, le Pontifical North American College tient un site incontournable,avec des informations sur les réservations indispensables pour le musée du Vatican, la Scavi (nécropole sous la basilique Saint Pierre avec la tombe de Saint Pierre) et les jardins du Vatican. Le site recèle aussi des informations sur les activités et audiences du pape (incluant celle pour les jeunes mariés), les horaires des messes dans les principales basiliques et la listes des maisons d’accueil religieuses pour ceux désirant fuir les grandes chaînes d’hôtels.

Rome possède des centaines de magnifiques églises. Si vous ratez celle que vous cherchez, il vous suffit de marcher une centaine de mètres pour en trouver une autre. Mes préférées, à côté des grandes basiliques comme Saint-Pierre et Sainte-Marie Majeure, sont Sainte-Anne près du Vatican, l’église du Saint-Nom de Jésus, celle de Saint-Augustin et la paroisse américaine Sainte-Suzanne. Mais tout visiteur catholique devrait se préparer une liste personnelle pour éviter d’être accablé par le nombre de possibilités.

N’oubliez pas de prendre du temps pour un café, une glace (les fameuses gelati) ou une part de pizza – et pour observer les allées et venues des séminaristes et des étudiants dans les universités pontificales. La grégorienne et celle de la Sainte-Croix sont toutes deux dans le centre. Rome est parfaite pour des moments de dolce far niente qui délassent de bien des manières.


Londres :
Plusieurs des sites catholiques londoniens évoquent des souvenirs tragiques, mais la persévérance des catholiques anglais est une histoire encourageante, qui présente de l’intérêt pour nous aujourd’hui et peut-être plus encore à l’avenir.

Saint Thomas More a passé la fin de son existence, jusqu’à son exécution, dans la Tour de Londres. Pour obtenir de visiter sa cellule et la crypte, vous devez écrire (à l’ancienne mode, sur du papier) au gouverneur (Governor MH Tower of London, London EC3N 4AB, UK) avec la date et le nombre de personnes. Les requêtes font un pic aux alentours du 22 juin, date de la fête de Thomas More.

Mais sur l’ancien calendrier, c’était le 9 juillet. Il y a quelques années, à cette date, j’ai assisté à la messe tridentine de semaine, le matin à 8 heures, dans le magnifique oratoire Brompton. Le prêtre a annoncé d’un ton détaché que la messe était dite « pour la conversion de l’Angleterre et du pays de Galles ». j’étais heureux de ne connaître personne dans la chapelle. La tentation de toper là ou de s’envoyer une bourrade aurait été irrépressible. J’attends toujours qu’un prêtre de Washington annonce une messe « pour la conversion des Etats Unis d’Amérique ».

Nombre des martys anglais furent exécutés au gibet de Tyburn Tree, marqué d’une petite plaque dans un îlot commerçant près de Hyde Park. Tyburn Abbey est tout près. Les autres églises sensationnelles comprennent l’église des jésuites (Farm Street), Saint James (Spanish Place) et l’église récemment rénovée Saint Patrick à Soho, dont le pasteur, fr. Alexander Sherbrooke, organise fréquemment l’adoration et des processions dans un quartier qui a un sérieux besoin de nouvelle évangélisation
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Paris : Avec tant à voir dans cette belle cité, essayer de trouver du temps pour la prière du soir et la messe avec la communauté de Jérusalem, à Saint-Gervais – Sain- Protais, connu pour la musique et le grand respect de la religion. Ce n’est pas loin de Notre-Dame.

Vienne : Avec sa propre abondance de belles églises, Vienne est la patrie du « catholicisme des Habsbourg ». Un détour par le trésor du Hofburg, avec sa collection d’objets sacrés et la visite des tombes des Habsbourg sous l’église des capucins en vaut la peine. Au cours des funérailles des Habsbourg, une cérémonie marquée par l’humilité prend place, célébrée pour la dernière fois en 2011, lors du décès d’Otto de Habsbourg.

Les moines capucins refusent à plusieurs reprises l’entrée du cercueil, demandée au nom des nombreux titres temporels du défunt. Il est finalement accepté lorsque décrit comme « Otto, un pauvre pécheur ». Mes autre églises préférées sont Saint-Pierre, l’église des jésuites, l’église augustinienne (qui a aussi des liens avec les Habsbourg) et la fameuse cathédrale Saint-Etienne.

Bratislava : La capitale slovaque ne demande qu’un court voyage en train ou bateau depuis Vienne. La vieille ville, très dense, a été très bien restaurée depuis la fin de l’ère communiste. Elle comprend la cathédrale Saint-Martin, lieu du couronnement des Habsbourg, d’autres éminentes églises, et le square où, en 1988, une manifestation aux chandelles pour la liberté religieuse a donné naissance au mouvement qui a renversé le Rideau de Fer.

Toutes ces endroits valent vraiment la peine de les parcourir, de regarder l’architecture qui cherche à élever le regard vers le ciel et vers Dieu, de prendre le temps de s’imprégner de leurs villes, de leurs peuples et de leurs coutumes.

Si vous décidez d’ignorer le conseil de Chesterton de rester chez vous, écoutez au moins son conseil pour voyager à l’étranger : « Dans les relations internationales, Il y a bien trop peu d’humour et beaucoup trop de dédain. Mais je crois que qu’il y a une meilleure voie, qui consiste à largement en rire, une forme d’amitié entre les nations qui est réellement fondée sur les différences.-»

Profitez bien de ces villes magnifiques et amusez-vous bien.

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Joseph R. Wood est un ancien fonctionnaire de la Maison Blanche qui travaillait dans la politique internationale et les relations avec le Vatican.

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Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2012/traveling-like-a-catholic.html

Photo prise dans le tombeau des Habsbourg à Vienne.