Vers un changement radical de civilisation - France Catholique
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La chasteté : apprendre à aimer
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Vers un changement radical de civilisation

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Pourquoi dites-vous que les homosexuels ne sont pas la préoccupation première des initiateurs de la loi sur le  « mariage pour tous  » ?

Prenant conscience que 7% des PACS seulement concernent des personnes de même sexe et que moins de 5% des couples homosexuels désireraient se marier, j’en suis venu à me poser la question : alors pour qui ce projet de loi est-il conçu ?

Oui, pour qui ou pourquoi ?

En fait, pas vraiment pour les homosexuels, même si le gouvernement semble répondre aux revendications du lobby ultra minoritaire LGBT dont il feint de reconnaître la représentativité ! La motivation est ailleurs et suffisamment puissante pour justifier un tel entêtement face au soulèvement populaire que ce projet déclenche : quasiment un million de manifestants à Paris le 13 janvier dernier, c’est-à-dire plusieurs millions de français opposés à cette transformation du code civil ! Risquer une division de l’opinion dans une telle situation de crise nationale est une grave faute politique pour « le président de tous les français. »

Si ce n’est pas spécialement pour les couples homosexuels, quelle partie de l’opinion est sensée recevoir favorablement cette loi ?

Le gouvernement et ses milieux d’influence visent, en fait, une large frange de la population qui s’est décrochée des repères traditionnels, notamment moraux, pour adopter pleinement et dans tous les domaines, les comportements induits par la société des loisirs et de consommation. Le Rabbin Gilles Bernheim souligne ce fait : « Dans cette immense société de marché qu’est devenue notre planète, nous en sommes arrivés à ne plus penser qu’en termes d’efficacité – comment obtenir ce que nous voulons ?- et de thérapie- comment ne pas se sentir frustrés par rapport à ce que nous voulons ? » Or, sur le plan des biens de consommation matériels, la crise produit des frustrés à la chaîne… En ouvrant la boîte sociétale, le gouvernement donne des gages, pour pas cher, aux aspirations égalitaristes des sensibilités de gauche et satisfait tous ceux dont les comportements ne sont réglés que par leur désir individuel.

Madame Taubira accrédite cette thèse en qualifiant sa loi de  « réforme de société  » et même de  « réforme de civilisation. « 

Les membres du gouvernement font souffler alternativement le chaud et le froid sur l’opinion : certains essaient de démobiliser l’opposition à la loi en minimisant l’impact de ces mesures, notamment en remettant à plus tard PMA et GPA. D’autres, soulignent le caractère décisif de ce changement de civilisation, amorcé dans d’autres pays riches. Le gouvernement espère-t-il dynamiter les fondements judéo-chrétiens sur lesquels se sont construits nos sociétés pour rejoindre ceux de nos contemporains qui sont contaminés par la logique du désir perpétuellement stimulé et dont on promet indéfiniment la satisfaction ? La tyrannie du désir serait-elle en passe d’être officialisée…et promue au rang de nouvelle civilisation ?

Cette logique consumériste appliquée aux rapports humains ne date pas d’hier.

Tout ce qui peut entraver la satisfaction du désir individuel est honni : l’autorité, la morale, la religion, les engagements…

Les références morales communes, déjà bien écornées, laissent place au pur individualisme.

Dans nos pays dits évolués, l’hédonisme ambiant a miné progressivement les fondements de nos sociétés. Les mirages du bien-être et du plaisir comme revendications permanentes, prétendent instaurer la nouvelle morale laïque. Le divorce s’est banalisé, trop souvent au détriment des enfants, l’esprit contraceptif en coupant le lien entre sexualité et procréation revendique le droit au plaisir sans l’enfant, l’avortement, première exception à l’interdit universel de tuer, supprime le futur enfant. L’euthanasie fera-t-elle figure de deuxième exception ? Le meurtre déguisé en suicide n’exigera plus l’assistance à personne en danger pour l’éviter, mais l’assistance pour le pratiquer ! La tyrannie du désir n’est plus régulée, elle est instaurée en principe supérieur de choix personnel, légalisée, par des gouvernements impuissants à résoudre les crises « frustrantes » qui limitent la toute-puissance fantasmatique de nos avidités matérielles.

A terme, quelles conséquences pour nos sociétés ?

Le processus s’accélérant sous l’effet de la crise, nos responsables tentent de fournir  des « jeux » quand ils ne peuvent plus assurer le  « pain » pour tous. Mais cette dé-moralisation généralisée induit une fragmentation sociale et des replis individuels ou communautaristes remettant en cause notre sociabilité et nos entreprises communes. …Tout devra commencer par notre examen de conscience personnel et collectif pour nous être laissé gagner, tant soit peu, passivement ou activement, par les sirènes mortifères de la  « culture de mort ». Aux chrétiens, aux associations caritatives et humanitaires de panser les profondes et très nombreuses blessures individuelles et d’entretenir l’espérance par la proposition d’une civilisation de l’amour, respectueuse d’autrui, imaginative et enthousiasmante !

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