Une Sainte patronne exceptionnelle pour les États-Unis. - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Une Sainte patronne exceptionnelle pour les États-Unis.

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L’agression laïque s’avance dans ce pays que, par tradition, nous ne considérions pas comme une « Utopie » [NDT: l’auteur fait-il allusion au pays d’Utopie de Rabelais?], mais comme un domaine béni sous la bienveillance de la Providence. Nous sommes désormais, semble-t-il, en droit de réfuter les promesses d’un nouveau paradis terrestre, ses thèmes ayant apporté tant de misère humaine, principalement au cours du dernier siècle.

Ce 8 décembre, fête de l’Immaculée Conception — Sainte Patronne des États-Unis — nous donne bien à réfléchir à cet égard. Certains avancent que la croyance en un caractère exceptionnel de l’Amérique — notre image traditionnelle de cité lumineuse sur la montagne — s’oppose à la croyance en l’importance universelle de chacun, quelle que soit son origine. Cette croyance est-elle seulement remise en question de nos jours ?

Les matérialistes ont le droit d’insister sur l’égalité de tous — ironiquement, cette opinion est d’origine chrétienne, et n’a pas de sens hors un point de vue religieux. Mais même en termes laïques, sans la bonne dose de théologie, sans l’orientation vers le ciel, on trouvera toujours des gens plus égaux (donc plus puissants) que les autres.

À la lumière de la théologie catholique, nous savons que chacun d’entre nous a été créé égal, aux yeux de Dieu, mais qu’une personne, dans toute l’histoire de l’humanité, est en vérité exceptionnelle: Marie, la très sainte Mère de Dieu, en vertu de son Immaculée Conception. Nul autre n’a ni ne sera jamais ainsi favorisé — affranchi de la charge profondément incrustée, mortelle, du péché originel. Ce don exceptionnel, cette grâce singulière qu’Elle seule a reçus de Dieu n’auraient aucune signification sans se référer à son Fils et à Sa Divinité.

Remarquons que Notre-Dame est en relation intime avec un lieu — pas en Amérique — non pas le paradis sur terre, mais un lieu où Ciel et terre se rejoignent. C’est le sentiment qu’éprouvait Sainte Bernadette pour sa ville bien-aimée, Lourdes, où elle reçut dix-huit fois la visite de la Reine des Cieux, et où, depuis, de nombreux miracles se sont produits. En réponse aux questions répétées de Sainte Bernadette, Notre-Dame s’est ainsi présentée: « Je suis l’Immaculée Conception.»

C’était en 1858, tout juste quatre ans après la proclamation par le Pape Pie IX du dogme de l’Immaculéze Conception, et moins de trente ans après que Marie, apparaissant à Ste Catherine Labouré à Paris, nous eût donné cette invocation maintenant familière: « Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à vous.» (gravée sur la Médaille Miraculeuse que, notons-le, la jeune Bernadette portait lors de la première apparition de Marie).

Nous ne voyons pas toutes ces guérisons miraculeuses obtenues à Lourdes par l’intercession de Marie. Mais voir — comme je l’ai vu récemment pour la première fois, le défilé continu des malades, fragiles, vulnérables, amenés à la Grotte, tendrement entourés et aidés par un défilé continu de Chrétiens bénévoles, venus du monde entier — c’est voir la main de Dieu à l’œuvre ici, sur terre.

À cette vue j’ai pensé à ce qu’on aurait pu voir lorsque saint Laurent, recevant de l’empereur romain Valérien l’ordre de lui remettre les richesses de l’Église, lui répondit en réunissante les pauvres, les infirmes, les malheureux de Rome — et fit à l’empereur la célèbre présentation: « voici les véritables trésors de l’Église.»

Lourdes est un lieu privilégié de grâces innombrables, et pourtant les divers gestes d’assistance — aide matérielle et spirituelle — dispensés ici de nos jours sont essentiellement ce que la mise en pratique de l’Évangile devrait être en tout lieu, sans exception.

À la demande de Notre-Dame, les processions eucharistiques quotidiennes se déroulent depuis près de 125 ans; le Cœur Sacré de Jésus est l’inspirateur de toutes les activités de l’Église partout dans le monde, y-compris celles de ses hopitaux et institutions charitables.
L’Évangile n’est pas une question individuelle confinée dans nos propres têtes, mais doit s’exprimer, prendre souci des autres, les entraîner sur les bons chemins. On doit accomplir certains actes, d’autres actes sont à exclure.

Notre César national [NDT: allusion transparente à Barack Hussein Obama], qui préside actuellement, d’Est en Ouest, à la montée effarante des menaces contre les libertés religieuses, ne demande pas crûment que l’Église lui remette ses « riches » biens matériels. Il n’en a pas moins l’intention de confisquer l’un des trésors de l’Église: la formation des consciences chrétiennes — la façon dont le Seigneur donne « une vie nouvelle à l’âme », « désirable plus que l’or, que l’or le plus fin; » (Psaume 19).

Ajoutons la loi morale naturelle — qui, par définition, concerne tout le monde, pas seulement les catholiques — simplement indispensable à la défense des innocents et des vulnérables, et à notre projet de liberté bien comprise. Abandonner la loi morale naturelle ou, plus précisément, pour nous, Chrétiens, ne pas se dresser pour sa défense, signifierait, comme le déclarait récemment S.E. le Cardinal Raymond Burke, « la domination du matérialisme et notre destruction ».

Ce qui signifie que la conscience, sur le billot en de bien nombreux domaines vitaux de nos jours, n’est pas seulement protégée mais considérée comme sacro-sainte quand on l’invoque — à tort — pour justifier certaines violations de la loi naturelle. Cette inversion choquante du bien et du mal révèle une certaine corruption.

Mais aussi que les corps de Sainte Bernadette et de Sainte Catherine Labouré soient intacts jusqu’à présent. Ce qui a peut-être à voir avec leur relation particulière avec la Mère immaculée de Dieu.

Peut-être y a-t-il aussi une leçon à tirer de cette relation particulière avec Marie Immaculée — pour nous, Américains, qui avons le privilège de pouvoir invoquer une telle Sainte Patronne. Elle nous pousse vers l’autel de Son Fils, source de toute consolation — et nous donne l’assurance que les grâces seront accordées à ceux qui les demandent avec confiance.

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Illustration : L’Immaculée Conception – Bartolomé Esteban Murillo, 1678


Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2011/americas-exceptional-patroness.html