Joli cas d’école de tartufferie financière, le chef du service de l’UNEDIC chargé de débusquer les fraudeurs touchant à tort des indemnités de chômage était lui-même… un fraudeur : il avait perçu indûment des indemnités de chômage pendant un an en 2013 alors qu’il occupait son poste avec un salaire plus que confortable de cadre supérieur comme directeur de l’informatique…
C’est ce que le « Canard enchaîné » a révélé, l’affaire ayant été divulguée par un autre salarié de l’UNEDIC, estomaqué de découvrir le nom de son supérieur sur une liste de chômeurs indemnisés… En outre, l’intéressé déclarait toucher un salaire à peine supérieur au SMIC pour une présence hebdomadaire d’une quinzaine d’heures, alors qu’il avait empoché en réalité près de 5000 euros en octobre 2013…
En outre, selon le système deux poids et deux mesures, le salarié qui a révélé le pot-aux-roses a été licencié pour consultation illicite du fichier en question…, mais son chef, cet étrange responsable de la lutte anti-fraude, a su bénéficier d’une « rupture conventionnelle » qui lui aurait permis de toucher une indemnité de départ de 160.000 euros, et de recevoir ensuite, en toute transparence, les indemnités de chômage qui lui sont versées sans rancune par l’UNEDIC, en vertu des règlements…
« Le pauvre homme », aurait dit un personnage – naïf – de Molière, au début d’une comédie précisément appelée « Le Tartuffe ».