Le travail d’accueil des femmes en détresse commence bien souvent au téléphone. Plusieurs lignes d’écoute confidentielles accueillent ces femmes quand elles sont tentées par l’avortement. C’est le travail, par exemple, de Mère de Miséricorde, fondée en 1982, par deux médecins chrétiens qui recevaient dans leur cabinet des femmes se posant la question d’avorter. « Ils ont compris que la société ne soutenait plus les femmes en situation de fragilité pour leur permettre de garder leur enfant : il fallait donc recréer ce réseau de soutien, avec une aide concrète pour les aider », explique Marie-Thérèse Chevin, modératrice de l’association, avec son mari.
Le jeûne et la prière
Ainsi, il y a 40 ans déjà, des antennes d’écoute sont créées pour accueillir ces femmes. Les initiateurs du projet estiment que l’enjeu n’est pas que temporel, mais aussi – et surtout – spirituel. « Un combat, entre les forces de vie et de mort, se jouait pour ces femmes. C’est pourquoi les fondateurs mirent en place une adoration eucharistique pendant les heures d’écoute », précise Marie-Thérèse Chevin. Très vite, ils y associent le jeûne, « pour répondre à l’appel de Jésus disant que certains démons ne pouvaient être chassés que par la prière et le jeûne », complète-t-elle.
Derrière la ligne d’écoute de Mère de Miséricorde, un immense réseau de priants œuvre dans le secret : 3 000 personnes, réparties en 300 chaînes de prière. « Depuis que les lois sur l’IVG ont été renforcées, nous avons de plus en plus de jeunes qui s’engagent », constate la responsable. Quand une femme en détresse se manifeste, une chaîne de prière régionale se met en place et chaque priant offre pour elle une journée : jeûne, prière, messe, chapelet…
Avortement et euthanasie
Pour les cas les plus difficiles – comme une présomption de handicap, avec projet d’interruption médicale de grossesse (IMG) – des « intercesseurs » supplémentaires prient jusqu’à l’accouchement et aussi après, si la mère décide de garder son enfant.
Cette problématique rejoint celle de l’euthanasie, souligne Marie-Thérèse Chevin : « Nous n’avons pas de droit de décider à quel moment un enfant, porteur d’un handicap, doit quitter cette terre, même s’il n’est pas viable à long terme. Sa dignité ne dépend pas de sa durée de vie, ni de sa maladie. Nous prions pour que cet enfant soit accompagné et aimé jusqu’à sa fin naturelle. »