Par ses écrits et ses conseils, le cardinal Karol Wojtyla a contribué à inspirer l’encyclique Humanæ Vitæ. Devenu pape, Jean-Paul II a approfondi cet enseignement, signant en 1981 l’exhortation apostolique Familiaris Consortio « sur les tâches de la famille chrétienne dans le monde d’aujourd’hui ». Surtout, de 1979, à 1984, le Souverain pontife polonais a donné, lors des traditionnelles audiences du mercredi, 129 catéchèses sur « ‘’l’amour humain dans le plan divin’’, ou, pour être plus précis : ‘’La Rédemption du corps et le caractère sacramentel du mariage’’ ».
129 catéchèses
Ce corpus de près de 800 pages part de la création de l’homme et du péché originel, et montre comment l’amour conjugal est appelé à refléter celui de Dieu, pour permettre au couple de vivre en chrétien et d’en être le signe en ce monde, à l’image de l’union du Christ et de l’Église.
C’est le plus large enseignement des papes sur ce sujet. Jean-Paul II y fait fréquemment référence à l’encyclique de Paul VI, soulignant que l’acte conjugal, à la fois union des corps et condition de l’engendrement, s’inscrit dans le plan de Dieu, qui vise au bien commun.
Les époux doivent donc remplir dans ce domaine « les devoirs qui leur sont propres envers Dieu, envers eux-mêmes, envers la famille et envers la société dans une juste hiérarchie des valeurs ». On ne peut donc parler ici de « procéder à sa guise ». Mari et femme doivent « conformer leur agir à l’intention créatrice de Dieu » (Humanae Vitae, 10).
Si l’Église distingue rigoureusement les méthodes « moralement illicites » de régulation de la fertilité – l’avortement et les moyens contraceptifs – de la méthode « moralement droite » – le recours aux périodes infécondes –, c’est évidemment parce que l’union conjugale doit rester ouverte à la transmission de la vie. « Dans l’acte conjugal, il n’est pas licite de séparer artificiellement la signification unitive de la signification procréative car l’un et l’autre appartiennent à la vérité intime de l’acte conjugal », souligne Jean-Paul II.
Mais cette distinction s’explique aussi par le respect de la dignité humaine et de la communion conjugale : « L’homme est précisément une personne parce qu’il est maître de lui-même et qu’il se domine lui-même. En effet, c’est dans la mesure où il est maître de lui-même qu’il peut se “ donner” à un autre ».
En recourant à des moyens artificiels pour éviter d’engendrer lors de l’union conjugale, l’homme pèche contre lui-même, en abdiquant sa liberté, et contre l’autre, auquel il ne s’abandonne pas. L’acte ne couronne pas la communion conjugale mais la trouble gravement par un mensonge.