Un joli film sur le couple et la famille - France Catholique
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Un joli film sur le couple et la famille

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Il y a des fictions, romans ou films, qui disent plus sur le couple et la difficulté de s’aimer que ne le ferait le meilleur expert de la question. C’est le cas de « Ton absence », une comédie, sortie à la veille du week-end de l’Ascension, réalisée à la manière italienne, rythmée, émouvante et où la gravité se dissimule délicatement derrière le rire.

L’histoire se passe en 1974, l’année où la loi sur le divorce est votée en Italie ; le narrateur n’est autre que l’un des deux jeunes fils de Guido et Serena, les personnages principaux. Avec la caméra que lui a offerte une de ses grand-mères, Dario filme ses parents et ses images d’amateur, qui s’insèrent au milieu des autres ne fait qu’ajouter au charme du film.

Au regard de leur fils, Guido et Serena forment un couple fusionnel, explosif qui ne cesse de se chercher et de se heurter, oscillant sans cesse entre les disputes et les baisers. A l’orée de l’histoire qu’il raconte, Dario n’a qu’une certitude, le couple de ses parents, malgré ses failles, est indestructible. Guido et Serena sont beaux, et comme leurs enfants, le spectateur ne peut que tomber sous le charme. Ils ne peuvent se passer l’un de l’autre mais ils ne savent pas non plus où situer leur liberté l’un par rapport à l’autre. Guido est un sculpteur qui se veut d’avant-garde et à cause de cela, il s’est enfermé dans une posture de provocation et d’anti conformisme. Il trompe sa femme régulièrement avec ses modèles, juste pour échapper à l’amour étouffant de Serena. Portrait assez juste d’un homme et d’une femme tout à fait ordinaire: elle à l’amour envahissant jusqu’à en étouffer son mari et ses enfants, lui profondément égoïste, se réfugiant dans son travail pour se soustraire à la présence de sa femme, parfois si collante. Le clash qui va les obliger l’un et l’autre à regarder leur relation en vérité interviendra justement dans la zone professionnelle que Guido préserve jalousement sans réaliser qu’un être ne peut se compartimenter. C’est un critique d’art impitoyable qui dira sa vérité à Guido à la fois sur son art et son couple. Portrait aussi juste des relations familiales, de la capacité de nuisance des mères sur leurs enfants adultes, quand elles sont dans l’incapacité de les aimer tels qu’ils sont. Dario et son frère assistent à tout et ne sont que les témoins impuissants des blessures que s’infligent leurs parents. Portrait encore juste d’un couple ordinaire qui envahit tout l’espace jusqu’à en oublier sa responsabilité de parents.

C’est là que l’on comprend que le choix de situer l’histoire en 1974 est délibéré. La possibilité du divorce ouvre en effet aux couples non pas une vraie liberté mais plus de tentations pour se perdre. Attaquer la famille commence par remettre en question le mariage et en libéralisant le divorce, les législateurs n’ont fait, sous prétexte de plus d’égalité et de liberté, que donner un premier coup de masse contre la famille. Dans notre pays, le divorce est considéré depuis longtemps comme un droit, et en le facilitant toujours un peu plus, on a essayé de nous faire croire que c’est un acte banal, ordinaire. Ce film montre, avec une grande justesse, que la séparation reste un drame mais qu’il n’y a plus que les enfants pour le voir.