Ukraine : Macron joue avec le feu - France Catholique
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Ukraine : Macron joue avec le feu

Face à Vladimir Poutine, réélu président de la Fédération de Russie le 17 mars, le chef de l’État dramatise la situation, à rebours du choix des Européens. Sans moyens militaires suffisants, sa stratégie est risquée.
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Longtemps favorable au dialogue avec Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a pris la tête des faucons de l’Union européenne. Il parle du « régime du Kremlin… qui exerce une menace existentielle sur nous ». À deux reprises en un mois, il a même évoqué des « troupes au sol » : « Peut-être qu’à un moment donné, il faudra avoir des opérations sur le terrain », disait-il encore le 16 mars, au retour d’un sommet avec l’Allemagne et la Pologne à Berlin.

Cette nouvelle stratégie belliciste exclut la négociation : « La Russie ne doit pas gagner, l’Ukraine ne peut pas perdre. » À Berlin, le président français a semblé rallier à lui Berlin et Varsovie, malgré la persistance de divergences profondes au sein du camp antirusse : ni les États-Unis, ni l’Otan, ni l’Allemagne ne sont prêts à une intervention directe. Sans leur soutien, rien ne se fera.

Dissuasion nucléaire

L’Élysée dit vouloir « agir différemment » en raison de la situation alarmante sur le front : la Russie marque des points et l’Ukraine est proche du point de rupture. Emmanuel Macron répète qu’il faut montrer sa force, « ne pas se laisser intimider ». Pour cela, il « offre » la double capacité de la France : son savoir-faire opérationnel sur le terrain, « pour contrer les forces russes », et sa force de dissuasion nucléaire, « outil de dialogue stratégique, pour pousser la Russie à négocier ». Il ajoute aussi : « Nous ne prendrons jamais l’initiative de quelque escalade. » Cette « ambiguïté stratégique » est risquée. Si des conseillers militaires occidentaux sont déjà présents en Ukraine, le déploiement de forces de combat signerait la cobelligérance des nations concernées, avec un risque d’engrenage probable. Quant au nucléaire, la « grammaire de la dissuasion » exclut son emploi si les intérêts vitaux de la France ne sont pas menacés. Brandir la « menace russe » sur l’Europe est exagéré. En deux ans, la Russie n’a pu conquérir que 20 % à peine du territoire ukrainien. Que pourrait-elle faire, face aux trente-deux pays de l’Otan, dont trois puissances nucléaires ?

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