Tous les chemins ne mènent pas à Dieu. - France Catholique
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Tous les chemins ne mènent pas à Dieu.

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Tous les chemins ne mènent pas à Dieu. Nombreux, sont ceux qui mènent à la perdition — peut-être la plupart. Cependant, toutes les histoires authentiques de conversions mènent à l’Eglise. Toutes les histoires de conversions sont fascinantes, mais certaines peut-être, du fait de leur côté dramatique et de l’extraordinaire trajectoire qu’a pris la vie de la personne, fascinent plus que les autres.

Joseph Pearce est apparu sur l’écran radar catholique il y a 16 ans, avec une biographie intitulée : Sagesse et Innocence : La vie de G.K. Chesterton. Il n’y a pratiquement pas un seul catholique fidèle qui n’ait été touché par Chesterton. William Buckley avait l’habitude de donner Orthodoxie à lire à quiconque lui écrivait sur le sujet de la foi. Il m’en a envoyé un exemplaire.

Pearce a continué en écrivant : Les convertis de la littérature : Inspiration spirituelle à l’âge de l’incrédulité. Quelle joie ! Voilà un gars qui s’est mis à étudier cette veine spéciale de la littérature anglaise : le catholicisme et la conversion, sujets tellement prisés des américains catholiques, de Campion à Newman, et a Chesterton, et même à Oscar Wilde. Et ce gars, creusant et grattant cette veine, y trouvait encore du minerai. Et il a continué. Une biographie de Tolkien a suivi, puis une de Belloc, et une de Wilde. Pearce est devenu une petite industrie familiale de livres remarquables.

Mais en même temps, on entendait dire de lui des choses très étranges. On disait qu’il avait passé du temps en prison. Oui, j’ai même entendu dire qu’il avait tué un autre gars. Tel Gatsby, nous attendions avec impatience qu’il raconte sa propre histoire. Ce jour-là est arrivé.

La course au mal : Mon voyage de la haine raciale à l’amour rationnel raconte la vie de Pearce depuis le citoyen d’une petite ville anglaise, jusqu’au meneur raciste national en prison — puis à Dieu à travers l’Eglise. D’abord, il n’a tué personne. Il dit que c’est grâce à Dieu car il était certainement en position de tuer quelqu’un, ou surtout d’être tué.

Né à l’ombre de la seconde guerre mondiale, dans cette Angleterre glauque de l’après-guerre qui n’était pas encore flamboyante, Pearce a passé au moins une partie de sa vie dans un Eden de champs et de forêts, dans un village à 65 miles au nord de Londres.

Son père lui a appris à aimer la littérature, et à détester l’Eglise catholique. Son père détestait aussi les Irlandais, et la vague d’immigrants à peau noire qui commençaient à inonder la Grande Bretagne à la suite de l’Acte de Nationalité anglaise de 1949 qui autorisait les habitants du Commonwealth à s’installer dans la mère patrie..

Pearce apprit tout cela fort bien et très jeune.

Quand il eut 12 ans, la famille déménagea du village idyllique, à une banlieue de Londres, et fut plongée dans ce qui est devenu l’Angleterre multiculturelle. Il se souvient d’avoir torturé un professeur pakistanais. Une des choses qui semble l’avoir amené à la politique raciste, est un véritable rejet du communisme, appris également sur les genoux de son père.

Pearce proposa un article à Fer de Lance, une revue publiée par le président du Front National raciste. Son article dans le style de  Buckley, critiquait l’orientation marxiste de l’éducation reçue au lycée. Il se plaignait du fait que son école n’enseignait pas les grandes victoires anglaises, mais se concentrait plutôt sur l’histoire sociale de l’Angleterre.

Sa descente dans la politique raciste commença pour de bon quand il mentit sur son âge et à 15 ans, rejoignit le Front National. Lors de ce long été très chaud de 1976, « Ma photo a paru sur le journal local, lors de ma première vente de journaux pour le compte du Front National, au centre de la ville de Barking, et encore maintenant, je me souviens du regard de fureur fanatique qu’il y avait sur mon visage. Je m’étais métamorphosé en extrémiste politique. »

Pearce décrit des bandes de jeunes blancs rôdant dans les rues « cherchant des sikhs ou des musulmans à attaquer ». On raconte que certains gangs avaient revêtu l’uniforme SS et tiraient sur tous les non blancs qu’ils croisaient avec des pistolets à air comprimé. Il y avait des gangs de «  hippies nazis », qui écoutaient de la musique de Hawkwind et de Frank Zappa, et se shootaient au LSD, avant de partir pour des nuits de violence psychédéliques et psychopathiques contre de malheureux immigrants.

Pearce ne rejoignit pas les gangs itinérants de « casseurs de Pakistanais », gangs dont le seul but était de faire du mal à des innocents, préférant à la place la guerre ouverte contre les coupables, c’est-à-dire les gangs de jeunes communistes. Apparemment, ceux de droite et ceux de gauche se poursuivaient et se combattaient dans des batailles publiques vicieuses que la police locale arrivait à peine à contrôler, sinon pas du tout.

Pearce s’est mis à aimer le nazisme, et a appris à chanter des marches nazies. Il y eut un incident comique où il se retrouva dans un bar de skinheads allemand. Identifié comme un de ces britanniques honnis, il sauva sa peau en chantant à tue-tête le chant « Horst Wessel » qui est interdit en Allemagne. Au lieu de lui taper dessus, ils lui ont offert des bières.

En 1977, Pearce fonda un magazine pour jeunes qu’il nomma « Bulldog », « Bien que j’aie nié devant la Cour, les charges qui pesaient sur moi,  il serait vrai de dire que le but final de « Bulldog » était d’inciter à la haine raciale ». Et effectivement, il a été arrêté et mis en prison pour incitation à la haine raciale, non pas une fois, mais deux.

Aspect ironique et providentiel des choses, Pearce fut sauvé de cette vie par un aspect de son tempérament radical, sa haine d’un grand gouvernement et son goût pour ce qui est petit et local. Il découvrit Chesterton et Belloc, et grâce à eux, fit la connaissance de l’Eglise et se mit à l’aimer.

Voilà pourquoi toute histoire de conversion est si intéressante. Qui aurait pu penser que Dieu amènerait un homme à l’Eglise à travers son racisme et sa haine, en lisant des textes d’économie !

Ce livre contient beaucoup plus que ce que 1000 mots peuvent transmettre Il y a un long passage qui raconte comment il a passé du temps à faire de l’Irlande du Nord un enfer — et c’est là qu’il a souvent frôlé la mort. Il y a des histoires à propos de ses copains de l’époque qui sont devenus des personnalités du Parlement Européen. Il y a beaucoup de choses à raconter sur sa conversion.

Maintenant, Pearce est écrivain-résident au Collège d’arts libéraux Thomas More dans le New Hampshire, où il vit avec sa femme et ses enfants. Il a déjà écrit 20 livres, et à l’âge tendre de 52 ans, avec la grâce de Dieu, il en écrira encore beaucoup.

Source : http://www.thecatholicthing.org/columns/2013/not-all-roads-lead-to-god.html