Tourisme : Saint-Cyr et son Musée... - France Catholique
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Pontificat de François - numéro spécial
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Tourisme : Saint-Cyr et son Musée…

par Philippe Perrel
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Mes vacances estivales franciliennes se poursuivent toujours avec autant de découvertes heureuses. Me voici aujourd’hui à Saint-Cyr. Saint-Cyr-sur-Morin en fait. Morin le Petit, car chacun sait qu’il y a aussi un Grand-Morin ! Les deux rivières coulent en parallèle sur une centaine de kilomètres chacune en Seine-et-Marne. Dans l’un et l’autre cas il s’agit de vallées assez bien préservées. Celle du Petit Morin notamment car plus éloignée de la capitale. Elle a un incontestable goût de province lointaine au point qu’il y a encore des résidences secondaires. Tout le monde n’est pas fou et certains préfèrent faire soixante kilomètres sans bouchon que deux cents à touche-touche le dimanche soir. Or donc me voici l’autre jour à Saint-Cyr sur Morin à quelques kilomètres de Jouarre et de la Ferte-sous-Jouarre. Ces deux précisions pour aider ceux qui n’ont pas encore bien situé… Le Musée départemental des Pays de Seine-et-Marne se trouve facilement, installé dans une ancienne auberge qui, comme il se doit, est placée à l’intersection de plusieurs voies. Des expériences plus ou moins heureuses m’ont habitué à être méfiants vis-à-vis des musées locaux. Souvent il y a peu à y découvrir au-delà de la bonne volonté et de l’enthousiasme de ceux qui les animent. Tel n’est pas le cas à Saint-Cyr sur Morin où tant les collections que leur présentation et l’accueil que l’on reçoit sont remarquables. Comme nous étions peu nombreux j’ai eu la chance d’être accompagné de bout en bout par un des conseillers du musée qui savaient rendre chaque élément limpide et clair en le replaçant dans son contexte c’est-à-dire d’une Seine-et-Marne très rurale. Mais il n’y avait pas de nostalgie. Juste de la pédagogie pour comprendre une époque et des objets qui, s’ils étaient encore utiles il y a moins d’un siècle, sont déjà dans un Moyen-Age de notre pensée.

Le Musée se déroule autour de trois séquences. Tout d’abord, le patrimoine bâti vernaculaire à travers ses matériaux, ses formes, adaptées comme il se doit aux différents usages notamment grandes ou petites exploitations et surtout à son intégration dans leur milieu c’est-à-dire ce qui crée des paysages et donc un « pays » que l’on identifie. Tel est bien le cas de la Brie qui a toujours été, au cours de l’histoire, une entité bien spécifique. Le patrimoine des savoir-faire vient ainsi tout naturellement compléter la première séquence, car à tel pays correspond telles activités. Certaines sont mieux connues que d’autres, je pense à l’élevage du mouton. N’est-ce pas Jehan de Brie qui au quatorzième siècle a écrit le premier ouvrage sur la question ? Mais le musée permet aussi de mieux comprendre comment s’effectuait le traitement du lait avec les fromages qui eux aussi ont donné ses lettres de noblesse à ce pays. Vraie découverte pour moi fut le rôle de l’osier et celui du tissage qui ont été deux des activités principales durant plusieurs siècles. Le musée possède encore un des rares métiers à tisser que les conservateurs ont été heureux de mettre en marche pour notre petit groupe… Département toujours agricole, la Seine-et-Marne est fière de ses vergers. Le musée consacre donc une place importante aux pommes et aux différentes variétés indigènes que quelques amateurs continuent à faire vivre notamment en remettant en activité les vergers qui étaient jusqu’aux années 60 traditionnels aux portes des villages…
La dernière séquence touche, si l’on peut dire, au patrimoine du savoir-être. Il s’agit d’un bel hommage à Pierre Mac-Orlan qui avait élu domicile dans ce village. Mais là aussi pas un discours impersonnel, mais au contraire une manière de montrer comment un homme avait « épousé » un lieu. Une rencontre charnelle. C’est une atmosphère que le musée a recréée. Avec brio au point de donner régulièrement des spectacles autour de Mac-Orlan mais, plus encore, autour de son approche de la vie, basée sur le réel et le vrai. Le vrai d’un pays que ce musée rend si bien. Une visite incontournable pour ceux qui passent leurs vacances en Ile-de-France (renseignements au 01 60 24 46 00). De vraies vacances avec des découvertes et du dépaysement…