Intervenir ou pas dans la guerre en Syrie ? To be or not to be « interventionniste », that is the question ! C’est désormais la grande hésitation presque shakespearienne de Barack Obama qui gagne son allié britannique David Cameron pourtant déjà presque parti sur le sentier de la guerre… Le caractère incertain de la situation pourrait faire un peu réfléchir aussi l’actuel gouvernement français pourtant lancé sur le terrain de l’aventure militaire, avec le mot « punition » à la bouche à propos du régime – très dur – de Bachar el Assad. Au début, il s’agissait de réagir à l’utilisation d’armes chimiques du type des gaz neuro-toxiques déjà employés çà et là par la folie humaine depuis des décennies, et imputée cette fois au régime syrien. Faute de preuve absolue, des « faisceaux d’indices » très troublants mettaient en cause ce régime il est vrai impitoyable.
Mais voilà que de cette région du monde, des voix expérimentées s’élèvent pour mettre en garde contre toute conclusion hâtive et donc contre toute décision malencontreuse de l’Occident. Ainsi, selon un responsable religieux de retour de Damas – le Patriarche d’Antioche de l’Eglise catholique melkite – une intervention militaire occidentale serait désastreuse. Se confiant à l’Aide à l’Eglise en détresse, cet observateur familier de cette zone du Moyen-Orient déplore que « nombre de personnes viennent de l’extérieur de la Syrie pour se battre dans le pays », sachant que « ces combattants nourrissent le fondamentalisme et l’islamisme ». C’est ce que, curieusement, plusieurs Etats occidentaux ne paraissent toujours pas voir, et parmi eux, la France, alors même que son armée s’oppose encore en ce moment à une guérilla islamiste au Mali…, et, même si c’est à un moindre degré de violence – à part des cas de terrorisme… – que la police française se heurte désormais régulièrement à des groupes sectaires inspirés par l’islamisme sur le sol français…
De son observatoire diplomatique du Saint-Siège, le Pape François, après une rencontre avec le roi de Jordanie, a réaffirmé que « la voie du dialogue et de la négociation entre les composantes de la société syrienne est l’unique option pour mettre fin au conflit. » Ceci « avec le soutien de la communauté internationale ».
Dans la malheureuse Syrie, les fumées de cette guerre qui cause d’innombrables victimes civiles ne permettent pas facilement d’y voir clair… Ceci explique sans doute qu’en Occident, soudain, certains se donnent un délai de réflexion. Ne serait-ce que pour trouver comment arrêter ou du moins ralentir le massacre, sans jeter les innocents avec l’eau rougie du bain de sang.
